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Gilles MAHE: 51 ans Marié, 3 enfants; Psychologue de l'éducation nationale Adjoint au maire d'Angers, chargé de l'environnement, cadre de vie et du suivi de l'agenda 21; Conseiller communautaire d'Angers Loire Métropole, chargé du suivi de l'agenda 21

lundi 18 juin 2007

Élections législatives

Le sursaut

Bien sûr, il n'y a pas eu de miracle au 2e tour des élections législatives, et personne ne l'attendait. Mais le sursaut de la gauche n'en est pas moins significatif, et l'électorat a clairement manifesté qu'il ne laisserait pas Sarko et sa bande faire n'importe quoi. La droite et le MEDEF ont reçu un avertissement, et l'on ne peut que s'en réjouir. On respire décidément beaucoup mieux au soir du 17 juin qu'au soir du 6 mai ! Les motifs de satisfaction sont nombreux.
Tout d'abord, la gauche ne s'est pas contentée de sauver les meubles, comme le P.S. en donnait fâcheusement l'impression depuis un mois, se contentant de souhaiter une majorité U.M.P. "pas trop écrasante" : comme slogan mobilisateur, on peut mieux faire ! Pourtant il y a bel et bien eu mobilisation de l'ensemble des électeurs de gauche, et plus des trois quarts de ceux du MoDem ont apporté leurs voix aux candidats de gauche restant en lice pour essayer de rogner un tant soit peu le pouvoir presque absolu de Sarko Ier. Du coup, la gauche atteint 49,60 % des voix, et gagne une cinquantaine de sièges. Le résultat, c'est une Chambre où, certes, la droite est majoritaire de quelque 120 sièges, mais où la présence d'une vaste opposition de 230 députés constitue un contrepoids minimal. Elle peut notamment empêcher de faire voter à la sauvette, sans débats et sans référendum, l'adoption du traité constitutionnel européen souhaitée par Sarkozy, alors que les Français l'ont repoussé à une large majorité il y a deux ans, ce qui eût été un nouveau déni de démocratie.
Ensuite, un certain nombre de figures emblématiques de la droite ont été battues, notamment bon nombre de ministres et anciens ministres. Au premier rang, bien sûr, Alain Juppé, le n° 2 de l'actuel gouvernement, dont le come back s'est heurté au refus des électeurs bordelais et qui va perdre son ministère d'État. Autres anciens ministres battus : François d'Aubert à Laval, Donnedieu de Vabres à Tours, M.-Th. Boisseau à Fougères, Léon Bertrand en Guyane, Nicole Guedj à Paris, face à Yves Cochet, Périssol dans l'Allier, Philippe Bas, l'ex-futur ministre Dominique Paillé, et le repris de justice Carignon, écrasé à Grenoble, où une partie non négligeable de l'électorat de droite lui a manifesté son refus de le voir revenir aux affaires. Autres déroutes jouissives de candidats de droite : celles des juges ultra-répressifs Bruguière et Marsaud, celle du médiatique Arno Klarsfeld, archi-battu dans le 12e arrondissement de Paris qui avait pourtant toujours voté à droite, et celle du maire de Toulouse, Moudenc, dans une circonscription qui était traditionnellement le fief des maires dela ville, mais où le prudent Douste-Blazy n'avait cependant pas osé se présenter de peur d'être blackboulé...
Autre légitime sujet de satisfaction : l'élection de quatre députés Verts, au lieu de trois. Les sortants ont été facilement réélus : Noël Mamère dépasse les 63 % à Bègles, Yves Cochet les 57 % à Paris, et Martine Billard atteint 54,25 % dans la première circonscription de la capitale. Quant au petit nouveau, François de Rugy, il est élu à Nantes avec près de 52 %. Reste qu'il ne faut pas se cacher que ce résultat n'est pas à mettre au seul compte des Verts, puisqu'il résulte des quatre seuls accords électoraux passés avec le P.S. Certains ne manqueront pas de regretter qu'un accord plus large n'ait pas accordé aux Verts une dizaine de députés supplémentaires, mais l'autonomie des écologistes était à ce prix.
Enfin, dans le Maine-et-Loire, c'est avec une immense joie que nous avons applaudi l'élection du maire socialiste de Trélazé, Marc Goua, dans la circonscription d'Angers-Sud : il est le premier député de gauche élu en Anjou au scrutin majoritaire, hors la triangulaire qui avait vu le Vert Jean-Michel Marchand l'emporter à Saumur-Sud en 1997, à la surprise générale. À la différence de candidats socialistes qui ne sont que des apparatchiks, purs produits de l'appareil du parti sans contact avec le peuple, Marc Goua est un élu, qui connaît bien le terrain, qui est à l'écoute de ses administrés et qui n'ignore rien des problèmes des "gens de peu" : fils de cheminots, il n'oublie pas ses origines prolétariennes, et le véritable plébiscite dont il bénéficie à Trélazé (il dépasse 75 % des voix !) est éloquent à cet égard.
Quelles que soient les raisons de nous réjouir, n'oublions pas pour autant que la droite est majoritaire, que Sarko a été élu pour cinq longues années, qu'il contrôle le gouvernement, les deux assemblées, la police et toutes les administrations, qu'il verrouille la "justice", qu'il est soutenu par ses amis milliardaires et par tout le patronat, qu'il exerce son influence sur la plupart des médias, et qu'il concentre entre ses mains plus de pouvoirs qu'aucun chef d'État dans aucun autre pays démocratique. C'est évidemment très inquiétant, et il importe de rester extrêmement vigilant. S'il entreprend de mener à bien la politique de régression sociale qu'il n'a cessé de préconiser tout au long de sa campagne présidentielle, il risque fort de se heurter à une mobilisation populaire, dont le refus, dans les urnes, du projet de T.V.A. anti-sociale lui donne un avant-goût.
P. M.

samedi 16 juin 2007

L'Europe et les O.G.M.

La Commission européenne contre la bio

Adopté cette semaine par le Conseil des ministres des 27 États européens, le nouveau règlement européen autorisant 0,9 % d'O.G.M. soulève à juste titre une vague de protestations. Après plus d'un an de négociations et malgré l'opposition de la Belgique, de la Grèce, de l'Italie et de la Hongrie, les ministres de l'Agriculture des 27 se sont en effet accordés, le 12 juin, pour que les produits bio portent un label européen et que le seuil de présence accidentelle d'O.G.M. soit fixé à 0,9 %, comme dans l'agriculture traditionnelle. Le Conseil n'a donc pas suivi l'avis des parlementaires européens, qui avaient voté un amendement visant à abaisser ce seuil à 0.1 % pour les produits biologiques.

Les Verts dénoncent ce nouveau règlement. Il s'agit en effet d'une victoire du lobby agro-semencier, qui voudrait supprimer tout droit à ne pas être contaminé et à être indemnisé, alors que le droit des consommateurs de choisir une alimentation sans O.G.M. devrait être considéré comme un droit inaliénable. Or cette nouvelle réglementation ne garantit plus l'absence totale de produits chimiques et d'O.G.M. dans les modes de production des aliments. C'est donc la crédibilité du bio qui est menacée auprès des consommateurs.

Pour Biocoop, réseau de magasins bio en France auquel est rattachée la CABA, ce texte marque le manque de soutien des pouvoirs publics à l'égard de la bio française. Si les ministres concernés, Juppé et Lagarde, n'en prétendent pas moins rester vigilants sur le règlement d'application qui sera négocié dans les prochaines semaines, les professionnels de la bio sont sceptiques sur les possibilités effectives qu'ils auront de tenir cette promesse purement électorale.

vendredi 15 juin 2007

Une politique de régression sociale

"Qui perd, qui gagne ?", s'interroge Le Nouvel Observateur de cette semaine, à propos des diverses mesures fiscales et "sociales" annoncées par la droite et des coûteux cadeaux non moins fiscaux accordés à la fraction la plus riche de la population. La réponse est parfaitement évidente : qu'il s'agisse du "bouclier fiscal" destiné à protéger les "pauvres" milliardaires et autres exilés fiscaux du genre Johnny Halliday contre la rigueur, toute relative, d'impôts redistributeurs, ou de la défiscalisation des heures supplémentaires destinée à faire travailler plus sans gagner plus, de la réforme des droits de succession - qui permettra la transmission des plus gros patrimoines sans bourse délier -, de la déduction des intérêts des emprunts immobiliers, au profit des accédants à la propriété, ou des franchises médicales promises par Roselyne Bachelot afin, paraît-il, de "responsabiliser les malades" (?), et qui pèseront évidemment plus sur les plus démunis, ce sont toujours les mêmes, c'est-à-dire la moitié la plus pauvre, qui devront payer plus pour enrichir toujours plus la moitié la plus riche. L'augmentation de 5 % de la TVA, l'impôt le plus injuste, ne pourrait que renforcer encore cette tendance forte : même cyniquement baptisée "TVA sociale", par antiphrase, elle pèserait également sur tous les consommateurs, pénalisant une nouvelle fois les petits revenus. Pendant que les PDG de multinationales se font offrir des parachutes dorés de millions d'euros, le SMIC voit son augmentation limitée à 2 %... Sarko s'engage sans complexe dans une politique clairement reaganienne et thatchérienne, celle-là même que préconisent ses bons amis du MEDEF. Et il ne s'agit là que de ses premiers pas... Jusqu'où n'ira-t-il pas ?
Bien sûr, on ne saurait exclure totalement que telle ou telle de ces mesures puisse avoir dans l'avenir un effet un tout petit peu bénéfique sur l'emploi. Mais ce n'est absolument pas garanti, les exemples étrangers donnant lieu à des analyses divergentes, et nombre d'économistes poussent un cri d'alarme sur les inquiétantes conséquences à long terme de l'accroissement du déficit budgétaire. Il n'est pas impossible non plus que des familles modestes désireuses d'accéder à la propriété puissent tirer quelques avantages de la déduction des intérêts des emprunts immobiliers destinée avant tout aux propriétaires les plus aisés, ce qui est un moyen habile de leur faire croire que l'ensemble de la politique fiscale de la droite n'est pas aussi anti-sociale que le dit la gauche.
Mais le fait que telle ou telle catégorie de la population puisse éventuellement bénéficier un peu de telle ou telle mesure ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt. Nous avons affaire à une politique de régression sociale qui s'affiche sans complexes, au nom de la compétitivité et de la mondialisation : que les plus forts et les plus riches continuent d'écraser de plus belle les plus faibles et les plus pauvres ! Et tant pis pour les générations à venir, qui auront à régler la facture...
Face aux très graves menaces qui pèsent sur "le modèle social français", il faut commencer à organiser la résistance, par-delà le 2e tour des élections législatives. Quand Sarko et Fillon entreprendront de mener à bien l'ensemble des mesures annoncées au cours de la campagne présidentielle et que la majorité des Français commencera à comprendre qu'elle a bel et blen été couillonnée et qu'il est trop tard pour rectifier le tir, alors on a des chances de voir se développer des mouvements de contestation ou de révolte en vue de faire reculer Sarko, comme naguère Villepin avec son C.P.E. Déjà, par peur de l'effet produit sur les électeurs par l'annonce imprudente de l'augmentation de la TVA à la veille du 2e tour des élections, Sarko semble esquisser un pas en arrière. Qu'en sera-t-il quand il voudra faire avaler à tous les Français les amères potions qu'il leur a concoctées ?
En attendant, il faut tout faire pour limiter les dégâts électoraux et empêcher que ne se constitue une "Chambre introuvable" de 500 godillots. Une opposition parlementaire est indispensable ! Les Verts ont donc appelé partout à faire barrage aux candidats de droite. C'est particulièrement important dans la circonscription d'Angers-Sud, où Marc Goua a des chances sérieuses de sortir le député sortant.
P. M.

mardi 12 juin 2007

Cadeaux fiscaux (suite)

Une belle entourloupe

Voici ce qu'on peut lire dans un article du Monde de samedi dernier, 9 juin, intitulé « Des économistes doutent des effets du "paquet fiscal" sur la croissance » :

« Le "paquet fiscal" de Nicolas Sarkozy coûte cher, va creuser le déficit public et accroître les inégalités, sans que l'on puisse en espérer un effet de long terme sur la croissance en France : telles sont les principales critiques adressées au projet présidentiel par les économistes interrogés par Le Monde.


Rejoignant en partie les critiques formulées, jeudi 7 juin, par la gauche et le MoDem, mais aussi par les syndicats, pour qui la détaxation des heures supplémentaires va "accroître les inégalités" sans garantir "de retombées positives sur l'emploi", ces économistes s'interrogent sur le rapport coût-efficacité des différentes mesures (aide à l'accession à la propriété, bouclier fiscal limitant à 50 % du revenu la somme des impôts directs et des contributions sociales, allègement de l'impôt sur les successions...). "Le paquet fiscal coûte extrêmement cher, probablement 15 à 20 milliards d'euros, et ne se justifie pas du point de vue du rendement économique. On va dépenser 6 milliards en pur effet d'aubaine sur les heures supplémentaires, tout en créant une énorme niche fiscale. Notre système fiscal, déjà injuste et opaque, n'en avait pas besoin", note Thomas Piketty, chercheur à l'École d'économie de Paris. "Et ce n'est pas une bonne idée de griller toutes ses cartouches budgétaires à un moment où la conjoncture est bonne. On se prive de marges de manœuvre quand elle se retourne." »

Quelques exemples fictifs, chiffrés par Sylvain Chicotte, nous ont été communiqués, histoire de dévoiler l'entourloupe. Les voici, sans commentaires :

Heures supplémentaires,
ou comment trimer davantage pour enrichir les autres

1. Détaxation et défiscalisation des heures supplémentaires

M. et Mme POGNON sont actionnaires à 99% d’une Société employant 100 personnes. L’entreprise est restée à 39 heures. Chaque salarié effectue donc 4 heures supplémentaires chaque semaine, qui vont désormais être exonérées de charges sociales (50 % du salaire). Le salaire moyen est de 1 500 €. Les heures sup représentent le 1/10e du salaire, et donc des charges sociales.

M. et Mme POGNON vont donc gagner :

1 500 € x 12 mois x 0,5 charges x 0,1 heures sup x 100 salariés = 90 000 € brut

Déduction faite de l’impôt sur les sociétés, leur gain net sera d’environ 60 000 €

M. DURAND, salarié de M. POGNON, va gagner 360 € de charges sur son salaire et 180 € sur les impôts si son taux marginal d’imposition est de 10 %. Mais il y a toutes les chances pour que ce gain soit rapidement réduit à Zéro parce que le patron va intégrer ce gain dans ses calculs pour ne pas augmenter le salaire de base dans les proportions de l’inflation.

Résultat : M. et Mme POGNON gagnent à coup sûr : 60 000 €

M. DURAND gagne (sans garantie) : 540 €

Le coût pour l’État est de 90 000 + (540 x 100 salariés) = 144 000 €, qu’il faudra bien rattraper avec les taxes payées par tout le monde, y compris par Monsieur DURAND, qui risque donc d’être perdant avec un salaire de base diminué et des taxes en plus.

2. Déductions des intérêts des emprunts immobiliers

M. ALAISE, directeur d'un grand magasin, gagne 100 000 € par an. Il achète à crédit une superbe villa. Il peut déduire les intérêts de son revenu imposable jusqu’à 20 %. Il déduit donc 20 000 €. Son taux marginal d’imposition est de 40 %.

Son gain d’impôt est donc de 8 000 €

M. et Mme LOUVRIER gagnent le SMIC. 24 000 € par an à eux deux. Ils achètent à crédit un petit appartement. Ils peuvent eux aussi déduire 20 % de ces 24 000 €. Leur taux marginal d’imposition est de 9 %.

Leur gain d’impôt est donc de 432 €

Mme GALERE est seule et travaille comme caissière à temps partiel. Elle voudrait bien travailler plus pour gagner plus, mais M. ALAISE refuse. Elle reste locataire et gagne Zéro € dans l’opération.

Les pertes pour l’État seront aussi rattrapées par une augmentation des taxes payées au même taux par M. et Mme LOUVRIER, par Mme LAPOVRE et par M. ALAISE.

CONCLUSION :

M. et Mme POGNON et M. ALAISE ont évidemment tout intérêt à soutenir SARKOZY et à voter U.M.P. Mais, s’ils faisaient de même, M. DURAND, M. et Mme LOUVRIER et Mme GALERE se feraient rouler dans la farine.

lundi 11 juin 2007

Lendemains d'élections

Premiers commentaires

Il n'y a pas eu de miracle, et le premier tour des élections législatives n'a fait que confirmer, hélas ! celui de la présidentielle : à la faveur d'une abstention massive, d'une démobilisation des électeurs de gauche et de la résignation du P.S., et "grâce à" l'inversion du calendrier électoral malencontreusement concoctée par un Jospin bien mal inspiré et fossoyeur de la gauche, celle-ci culmine à 39 %, toutes tendances confondues : la Bérézina annoncée a bien eu lieu, et le 2e tour n'aura pas d'autres enjeux que de savoir combien de ténors du P. S. auront le droit de siéger dans une Chambre bleu horizon, où l'UMP sarkozyfiée va rafler 80 % des sièges. Oui, c'est ça, la démocratie à la française, qui accorde tous les pouvoirs à un monarque bénéficiant d'une totale impunité, et sans le moindre contrepoids, cas unique en Occident... Les lendemains d'élections sont porteurs d'inquiétudes, et notre démocratie est décidément bien malade.
Pour les écologistes, la pilule est amère : au lendemain du 21 avril, Les Verts avaient obtenu 4,50 % des suffrages, grâce à un accord avec le P.S., qui soutenait une soixantaine de nos candidats dès le premier tour. Cette fois-ci, en l'absence de tout accord - seuls quatre candidats Verts ne se voyaient pas opposer de candidats socialistes -, Les Verts en sont réduits à un misérable 3,25 %. Pendant la campagne nombreux ont été les appels à la refondation ou à l'auto-dissolution du parti tel qu'il est structuré et tel qu'il fonctionne : ce n'était guère mobilisateur... Reste que la question se pose : comment construire un outil performant qui puisse porter au plus haut niveau les exigences de l'écologie ? Les 10 ans de pouvoir sans partage promis à Sarko Ier auront du moins l' "avantage" - et c'est bien le seul ! - de laisser à la gauche en général, et aux écologistes en particulier, du temps, beaucoup de temps même, pour se refonder, pour élaborer un programme qui tienne la route et séduise une majorité de Français, et aussi pour se doter de structures mieux adaptées aux nécessités de l'heure. Il n'y aura pas d'écologie politique sans un bilan de notre fonctionnement et sans une remise en cause sans complaisance.
Dans le Maine-et-Loire, les sept candidats Verts, quoique privés de la locomotive Jean-Michel Marchand, et en dépit d'une campagne dépourvue de moyens et de finances, font un peu moins mal qu'au niveau national : 3,90 %. Mais seul Gilles Mahé, dans la circonscription d'Angers-Nord, dépasse les fatidiques 5 %, en obtenant 5,63 % des suffrages, ce qui constitue le deuxième meilleur résultat des Verts des Pays-de-Loire. François Beaumert, sur la circonscription d'Angers-Segré, s'en approche : avec 4,93 %, il rate la barre des 5 % d'une cinquantaine de voix, ce qui est particulièrement rageant.
Dans ce panorama quelque peu décourageant, y a-t-il malgré tout de quoi alimenter l'espoir de ceux qui ne se résignent pas ? On peut signaler tout d'abord les bons résultats obtenus dans certaines communes telles que Beausse (16,92 %), Béhuard (15,73 %), Juvardeil (11,54 %), Saint-Sigismond (10,93 %), Écuillé (9,02 %), Brain-sur-Longuenée (8,71 %), Saint-Jean-de-la-Croix (8,65 %), Rablay-sur-Layon (8,59 %) et Saint-Georges-sur-Layon (8,36 %), mais ce ne sont là que de petites communes qui, malheureusement, ne pèsent pas bien lourd. Le seul motif de (très relative) satisfaction, c'est l'agglomération angevine, où le résultat honorable des quatre candidats Verts fait d'eux un partenaire incontournable pour les prochaines élections municipales : 5,75 % à Angers (mais on est très loin des 16,20 % des cantonales de 2001), 5,61 à Saint-Barthélémy, 5,12 à Avrillé, 5,25 à Beaucouzé, 5,29 à Bouchemaine, 5,65 à Montreuil-Juigné, 5,85 à Pellouailles, 7,63 à Saint-Clément-de-la-Place, 6,33 à Saint-Léger-des-Bois, 5,82 au Plessis-Grammoire, 6,61 à Feneu, 5,88 à Villevêque, 6,67 à Cantenay-Épinard, 5,77 à Saint-Martin-du-Fouilloux, 5,19 à Sarrigné, etc.
En attendant les municipales de l'an prochain, Les Verts du Maine-et-Loire appliquent la discipline républicaine et appellent sans états d'âme à voter pour les quatre candidats socialistes qui restent en lice pour le deuxième tour.
P. M.

vendredi 8 juin 2007

Gel du blog

Pour des raisons de réglementations électorales, les billets sur ce blog sont arrêtés jusqu'à dimanche soir, et il n'est plus possible de déposer des commentaires.

A dimanche !

Les cadeaux fiscaux

Fiscalité : pourquoi Sarkozy a tout faux

Avec un coût en année pleine de près de 12 milliards d'euros, soit 4 fois les recettes de l'impôt sur la fortune ou la quasi-totalité du budget du R.M.I., le projet de loi « en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat » s'annonce déjà comme l'un des plus importants de la mandature. Or, il se révèle totalement injuste et parfaitement inefficace pour répondre aux défis de demain.

Injustice, acte I : les heures supplémentaires sont défiscalisées, mais à condition de payer l'impôt sur le revenu, car aucun crédit d'impôt n'est envisagé pour les non-imposables en raison de son coût potentiellement exorbitant pour les finances publiques. Résultat : le salarié au Smic qui recherche une augmentation de pouvoir d'achat, et va travailler 4 heures de plus par semaine, soit 18 heures par mois, va engranger un gain total de … 60 euros par mois ! Alors que le salarié payé deux fois le Smic qui va travailler également 18 heures de plus par mois gagnera 80 euros supplémentaires et réalisera une économie d'impôt sur le revenu de 350 euros, soit un gain total de 430 euros ! Si, pendant 4 des 18 heures, il leur faut payer une personne pour garder les enfants le soir ou le mercredi, le gain est diminué d'environ 40 euros. Ce qui laisse à la personne au Smic 20 euros de pouvoir d'achat supplémentaire par mois. Travailler plus pour ne pas gagner plus et pour moins voir ses enfants, merci M. Sarkozy !

Injustice, acte 2, les droits de successions. Dorénavant chacun pourra donner à ses enfants jusqu'à 150 000 euros sans payer de droits de succession, contre 50 000 euros aujourd'hui. Formidable... Mais, au fait, quel est le montant dont la moitié la moins fortunée des Français dispose au moment de la succession ? 55 000 euros ! Cette reforme sera donc neutre pour la moitié des Français et très avantageuse pour ceux qui se situent en haut de l'échelle sociale.

Ce paquet de réformes est tellement favorable aux plus riches ques Les Échos du 7 juin 2006 n'hésitent pas à affirmer que « la France ne sera pas encore un paradis fiscal, mais elle s'en approche ».

Cette politique serait-elle au moins efficace pour préparer la France aux défis de demain ? Malheureusement non. Les 12 milliards d'euros auraient pu être utilisés pour lancer enfin les grands chantiers de la lutte contre le changement climatique et l'anticipation de la fin du pétrole bon marché qui vont bouleverser nos économies dans les années à venir. La France est en retard sur les innovations qui vont faire les emplois de demain. Et il y a fort à parier qu'au « Grenelle de l'environnement » en octobre, l'argent manquera pour engager l'indispensable conversion écologique de notre économie.

Pascal Canfin, responsable de la commission Économie des Verts