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Gilles MAHE: 51 ans Marié, 3 enfants; Psychologue de l'éducation nationale Adjoint au maire d'Angers, chargé de l'environnement, cadre de vie et du suivi de l'agenda 21; Conseiller communautaire d'Angers Loire Métropole, chargé du suivi de l'agenda 21

jeudi 31 mai 2007

Quatrième fête bio

FÊTE BIO

organisée par la CABA et le Gabb Anjou
Samedi 9 et dimanche 10
juin, au Centre Jean Carmet, à Mûrs-Érigné

DES ESPACES

Marché de producteurs.

Producteurs et fournisseurs locaux de la Biocoop-Caba et du réseau Biocoop

Eco-produits, hygiène, textiles et jeux.

Artisans et fabricants de produits écologiques et/ou équitables.

Eco-construction et énergies renouvelables.

Jardin-environnement.

Stands associatifs, partenaires de la Biocoop-Caba et du GABBAnjou.

ANIMATIONS ENFANTS

La ludothèque de Mûrs proposera des jeux coopératifs et toutes sortes de jeux pour tous les âges.

Contes samedi de 16h à 17h à la Bibliothèque de Mûrs-Erigné.

La bibliothèque est ouverte samedi de 15h à 18h et dimanche de 10h à 18h.


EXPOSITION

Exposition de la L.P.O. « jardin nature ».

Exposition dans la tente Berbère : « En famille avec les indiens Puruhuas ». (Famille Neau)


RESTAURATION BIO

Restauration variée avec le Jardin Bucolique (Association de Mûrs-Erigné).


Crêpes et galettes de la Crêperie Le Breton (Angers).


Pizza des Quat’saisons avec Catherine Grumbach (Nantes).


Cuisine du monde avec Coriandre (Bretagne).


BAR BIO

Jus de fruits, limonade, bière pression, vin, cidre… Boissons chaudes.

SAMEDI 9 JUIN

CONFERENCES (Grande salle Jean Carmet)

15h30: L’éco-construction.

Vincent le Jolly, maître d’œuvre en éco-construction et Jean François Robiou du Pont, formateur en éco-construction.


17h30: Tous sur les bons petits légumes !

Hubert Jouan, animateur de cours de cuisine à Rennes.

MINI-CONFERENCES (Petite salle Jean Carmet)

15h30: La phyto-épuration, gestion écologique de l’eau.

Florian Audrain, membre de l’association Eau Vivante.


17h: La protection des océans avec Greenpeace.

(Film et débat) Franck Coquereau, correspondant local Greenpeace 49.


19h30: Démonstration de cuisine : légumes délicieux.

Hubert Jouan, animateur de cours de cuisine sur Rennes.

MINI-CONFERENCES (Tente Berbère)

16h30: Relier nos valeurs avec notre vie, respecter notre corps, notre relationnel et notre environnement.

Anne Marie Kouchner, chamane.

19h: Echanges autour du tourisme solidaire.

Céline Elis de Tourisme et Développement Solidaire.

ATELIERS (en extérieur)

16h30: Promenade botanique à la découverte des fleurs et des plantes locales.

Monique Davard, naturopathe.


19h: La pratique du compost.

Eric Sabot, auteur de « La pratique du compost et des toilettes sèches ».

CONCERTS (en extérieur)

15h30: Quart de Bleu

Groupe angevin de blues navigant entre des reprises des classiques du blues et des compositions en français.

18h: Zel

Composition au carrefour du classique, du rock et de l’éclectisme des musiques du monde.

BAL FOLK (Grande salle Jean Carmet) entrée 6

21h: Quart de bleu en première partie

22h: Crok’notes Musique traditionnelle à danser avec initiation aux danses.

DIMANCHE 10 JUIN

CONFERENCES (Grande salle Jean Carmet)

11h: Les allergies au gluten, les blés anciens, la biodiversité.

Brigitte Fichaux, diététicienne à Rennes et Florent Mercier, agriculteur passionné par les blés anciens et la biodiversité.


14h
: « Pesticides, non merci ».

François Veillerette, président du MDRGF et auteur du livre « Pesticides, non merci ».

16h: Être propre, se vêtir, s’équiper, sans salir la planète.

Table ronde sur les Eco-produits avec Véronique Crasnier (Asphodèle), Marie Cantet (Un bureau sur la terre), Didier Legars (Ecodis) et Claudie Briais (réseau Biocoop).

MINI-CONFERENCES (Petite salle Jean Carmet)

10h30: Animation-dégustation autour du vin Bio.

Jean Marc Carité, rédacteur en chef de la revue «Vin bio magazine» et présence de viticulteurs.


14h: Récupération d’eau de pluie pour l’habitat.

Gildas Gaboriau de l’entreprise Zelg/Aquality.

15h30: Nouvelle Economie Fraternelle (Nef): pour que l’argent relie les hommes.

Julien Le Couturier, chargé de crédit à la Nef.

Echanges à partir d’un exemple concert des Cigales locales.

17h: Démonstration de cuisine: légumes délicieux.

Hubert Jouan, animateur de cours de cuisine sur Rennes.

MINI-CONFERENCES (Tente Berbère)

10h30: Enercoop, fournisseur d’électricité verte.

Sylvain Houpert, architecte et Olivier Quirion, représentant local d’Enercoop.

14h30: Santé et longévité: importance des antioxydants.

Roger Castell, naturopathe.

16h: Bilan et enjeux de la perte de biodiversité; Récupération de semences.

Bruno Morandeau, de l’association Kokopelli

ATELIERS (en extérieur)

14h30: L’art de faire travailler le naturel au jardin.

Jean Luc Sacquet, chroniqueur jardin sur France Bleu Loire Océan.

16h: Promenade botanique à la découverte des fleurs et des plantes locales.

Monique Davard, naturopathe.

CONCERTS (en extérieur)

12h: Titi Zaro

Groupe local de chanson française.

13h30: Terakaft

Groupe de guitares touarègues du mali.

17h: Lo’Jo (en trio)

Groupe angevin pas totalement punk, ni vraiment chanson, java, rasta et un peu jazz ou rock...

mercredi 30 mai 2007

Non aux "franchises" sur les soins !

L'assurance maladie solidaire en danger

Nouvelle ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, dût son image de "gaulliste sociale" en pâtir, sera chargée d'organiser et de mettre en musique les diverses "franchises" promises par le candidat Sarkozy pour le plus grand dommage de la santé publique et des plus pauvres. Il est important d'en dénoncer les dangers et de signer la pétition ci-dessous, que nous avons déjà affichée sur ce blog le 8 avril dernier et qui a déjà recueilli plus de 35000 signatures :

En matière d’assurance maladie l’U.M.P. et Nicolas Sarkozy ont une idée fixe : selon eux, l’augmentation des dépenses de santé, ce serait d’abord et avant tout la faute des patients ! Il faudrait donc les « responsabiliser », c’est-à-dire les pénaliser financièrement, pour « qu’ils consomment moins », ou, au minimum, pour que « la Sécu rembourse de moins en moins ».

Déremboursements incohérents, augmentation du « ticket modérateur » sur des soins courants, généralisation des dépassements tarifaires pour les médecins spécialistes, invention du forfait de 1 € par acte de soins ou de biologie, du forfait de 18 € sur les actes supérieurs à 91 €, l’actuelle majorité a multiplié les atteintes à la prise en charge solidaire des soins. Mais si elle a augmenté le reste à la charge des patients, le déficit de l’assurance maladie n’en a pas été comblé pour autant.

Aujourd’hui Nicolas Sarkozy va plus loin, beaucoup plus loin, en annonçant qu'il mettra en place une « FRANCHISE », c'est-à-dire un seuil annuel de dépenses en dessous duquel l’assurance maladie ne remboursera rien. Rien du tout. "Franchise" qui, pour mieux jouer son rôle de dissuasion de la consommation, ne sera pas remboursable par les assurances complémentaires, au moins dans un premier temps.

Nous, professionnels de santé, acteurs du monde associatif ou médico-social, universitaires, représentants des usagers et/ou usagers du système de santé, dénonçons les RISQUES MAJEURS D’UNE TELLE FRANCHISE :

Franchise = Régression sociale : Dans son principe même, une franchise d’un montant identique pour tous « pèsera » différemment selon les revenus. C’est la fin d’un système d’assurance maladie solidaire dans lequel chacun cotise selon son revenu et qui protège, équitablement, les individus en bonne santé et les malades. On quitte la logique de la solidarité pour celle de l’assurance privée.

Franchise = Menace sur l’accès aux soins des plus modestes : Dans une France où vivent plus de 3 millions de chômeurs et 7 millions de « travailleurs pauvres », 100 € de soins de santé non remboursés, ce n’est pas rien… Et ce sont eux qui seront les premières victimes de la "franchise" si jamais elle voit le jour. La "franchise", c’est la remise en cause de ce progrès social et sanitaire évident qu’avait été la création de la C.M.U..

Franchise = Menace sur l’accès aux soins primaires et la santé publique : Pour les « gros consommateurs », c'est-à-dire les patients atteints de maladies lourdes, il n’y aura pas le choix : il faudra payer. Mais, au-dessus du montant de la franchise, ce sera, sinon gratuit, du moins « comme avant ».

La cible de cette mesure, ce sont surtout les petits ou moyens consommateurs, qu’il faut dissuader de se faire soigner pour des maladies apparemment moins sévères (celles qui, non soignées, peuvent justement s’aggraver) et, bien évidemment, pour les actes de prévention que l’on croit toujours pouvoir « reporter » à plus tard. C'est l'inverse d’une politique cohérente de santé publique.

Franchise = Remise en cause du « tiers payant » : Les professionnels de santé ne pouvant savoir si le montant de la franchise a, ou non, déjà été acquitté, les patients devront systématiquement faire intégralement « l’avance de frais ». Ce qui constituerait un obstacle supplémentaire à l’accès aux soins des plus modestes.

Franchise = Porte ouverte à l’escalade : Nicolas Sarkozy ne s’en est pas caché, cette franchise sera « modulable », c'est-à-dire que, « si les dépenses augmentent et si le déficit augmente, on pourrait augmenter le montant », de sorte que, comme les dépenses augmenteront, inéluctablement, la "franchise" augmentera, non moins inéluctablement, et avec elle augmentera la gravité de ses effets pervers.

Nous refusons l’instauration d’une telle « FRANCHISE», socialement injuste, économiquement inefficace et dangereuse pour la santé publique.
Rejoignez-nous afin d’exiger des candidats à la présidentielle une clarification de leur position face à cette menace inacceptable sur l’accès aux soins en France.

On peut encore signer la pétition en ligne :
http://www.appelcontrelafranchise.org/signer.php.

mardi 29 mai 2007

Résistance !

Non à l'État U.M.P. !

Si l'on en croit les sondages, les manœuvres de Sarkozy et son hold-up parfait auraient produit leur effet : il serait parvenu à transfigurer du tout au tout son image de marque, et l'arriviste sectaire et sans scrupules, le parvenu brutal, vulgaire et arrogant, le tenant d'une droite dure et impitoyable aux faibles, se serait transmué, par un coup de baguette magique, en un gentil rassembleur, ouvert à tous les braves gens, soucieux du sort des démunis, et reprenant à son compte des thèmes de la gauche et des écologistes... pour mieux les écrabouiller lors des élections ! Du coup, on se préparerait à un raz de marée U.M.P. aux législatives. À force de répéter ce pronostic sur toutes les chaînes et sur tous les tons, il pourrait bien finir par se vérifier, et la prophétie se révèlerait alors auto-réalisatrice.
Face à cette très grave menace que ferait peser sur la démocratie la concentration de tous les pouvoirs, y compris médiatique et judiciaire, entre les mains d'un seul homme et de son clan, que fait le Parti Socialiste, qui prétend incarner l'opposition au régime en place et fait de sa prétendue "utilité" un argument de vente ? Rien ! ! ! Il ne songe qu'à sauver quelques meubles et se prépare, en courbant le dos, à une mémorable râclée ! Hollande, le général en chef, espère seulement que la victoire de la droite "ne sera pas trop écrasante", et Strauss-Kahn souhaitait hier encore que la défaite de son parti "ne soit pas trop cuisante"... Cette résignation est hallucinante !
Intérioriser la déroute, c'est la meilleure manière de la rendre certaine. Il convient au contraire de résister et de se battre, non pas seulement pour essayer de limiter les dégâts, mais surtout pour empêcher à tout prix la victoire de cette droite décomplexée qui, une fois les législatives passées, ne se préoccupera plus que de réaliser le programme ultra-rétrograde du candidat Sarkozy et d'enrichir toujours plus les riches en appauvrissant toujours plus les pauvres, les chômeurs, les précaires, les smicards, les RMIstes, les sans-voix, les sans-droits, les sans-logis et les sans-papiers !
Face à l'État U.M.P. sarkozyfié, il convient donc de mettre en œuvre d'urgence la discipline républicaine ! En vigueur depuis 1877, cette discipline implique que les républicains de toutes tendances, oubliant leurs divergences du premier tour, fassent bloc au deuxième tour derrière le mieux placé d'entre eux face au candidat de la réaction, qu'il soit bonapartiste, orléaniste ou légitimiste autrefois, ou U.M.P. aujourd'hui. C'est à ce prix que nous conserverons une chance d'arrêter la résistible ascension de Sarkozy et de préserver un tant soit peu les droits et libertés démocratiques.
Pierre Michel

dimanche 27 mai 2007

Le souhaitable et le possible


Économie : la gauche doit regagner la bataille des idées !

En matière économique, la gauche a perdu la bataille des idées. Selon les enquêtes qualitatives de l’institut C.S.A., pour les Français, le « souhaitable est de gauche, mais le possible est de droite ». Les Français souhaitent plus de services publics, de protection sociale, de maîtrise de la mondialisation. Mais ils sont nombreux à penser aussi que, dans l’économie mondialisée, la seule façon pour la France de s’en sortir est de baisser les impôts « de ceux qui réussissent », de « libérer » le travail, de diminuer « les charges » et la dette publique. Une fois ce programme accompli, la France serait plus compétitive, plus forte et pourrait, éventuellement, financer davantage de protection sociale, de sécurisation des emplois, de services publics… Bref, pour atteindre le souhaitable de gauche, il faudrait passer par le possible de droite !...
Pour espérer gagner les prochaines batailles électorales, la gauche doit d’abord gagner celle des idées. Cette bataille, la gauche l’a perdue, non à cause de la qualité (ou de l’absence de qualité) de ses réponses, mais dans la façon même de poser les questions. Demandez aux Français quel est le principal problème économique auquel la France doit faire face, la réponse de la majorité sera « la mondialisation qui détruit nos emplois ». À force de mettre systématiquement l’accent sur les entreprises qui délocalisent, sur la concurrence des Chinois ou du plombier polonais, une partie de la gauche a contribué à faire passer l’idée que la mondialisation libérale est un rouleau compresseur qui s’impose à l’ensemble de l’économie française et que toute tentative de régulation sociale (extension des 35 heures, augmentation du Smic…) et environnementale (normes pour lutter contre le dérèglement climatique…) se traduira, tôt ou tard, par des délocalisations massives. Persuadés du caractère incontournable de cette épée de Damoclès et totalement sceptiques sur la possibilité de voir advenir une alternative globale au capitalisme mondialisé, beaucoup de Français préfèrent renoncer aux 35 heures pour préserver leur emploi, avoir une moindre retraite pour ne pas augmenter les charges sociales qui pèsent sur les entreprises, etc… Ce qui reste de Billancourt est désespéré !
Essayons donc de remettre la mondialisation à sa place. Environ 80 % de ce qui est produit en France est consommé en France. Et 80 % de ce qui est exporté l’est dans l’Union européenne. 80 % de nos emplois sont des emplois de services et du bâtiment, dont l’immense majorité n'est pas délocalisable, comme les enseignants, les médecins, les éboueurs, les agences immobilières, les artisans, les ouvriers qui construisent nos maisons... Les délocalisations sont dramatiques pour les personnes et les territoires qui les subissent, et il faut mettre en place les dispositifs nécessaires pour accompagner ces mutations. Mais on ne peut pas réduire l’évolution de l’économie française à la mondialisation. L’immense majorité de nos emplois, et notamment ceux qui se créent massivement dans les services aux personnes, dans les collectivités locales, dans le bâtiment… n’a strictement rien à voir avec la mondialisation.
Remettre la mondialisation a sa place, c’est aussi montrer que, si le politique le veut, ou plutôt quand le politique le veut, il peut reprendre la main sur les multinationales, icônes du capitalisme mondialisé. L’an dernier, l’Union européenne a adopté la directive Reach qui impose des obligations de transparence à l’industrie chimique pour qu’elle utilise le moins possible les substances polluantes et dangereuses pour notre santé. Malgré un lobbying acharné des multinationales du secteur, soutenues par le gouvernement français, la Commission et, surtout, le parlement européen ont tenu bon et ont imposé de nouvelles règles, qui disent en substance aux multinationales : vous pouvez produire où vous voulez, en Inde, au Brésil ou en Afrique du Sud, mais si vous voulez vendre sur le marché de l’Union, vous devez respecter ces obligations. Or, aucune multinationale, quelle que soit sa puissance, ne peut se passer du marché européen. Et aucun État n’a attaqué cette réglementation devant l’organisation mondiale du commerce (O.M.C.) car les règles de l’O.M.C. prévoient déjà que tout ce qui protège la santé humaine peut justifier des limites au libre échange. Avec cette méthode d’accès sélectif au marché, l’Union européenne tient un outil imparable, non pas pour fermer ses marchés, mais pour accroître les standards de production partout dans le monde, y compris au Brésil, en Inde, et en Afrique du Sud. Et ainsi maîtriser la mondialisation.
Faut-il forcément passer par l’Union européenne ? C’est mieux, mais ce n’est pas indispensable. Le projet pour « rendre possible le souhaitable de gauche » peut passer aussi par cette autre belle idée qui est le couple franco-allemand, totalement vidée de sens politique depuis une décennie. La France est le premier partenaire économique de l’Allemagne. Et l’Allemagne est le premier partenaire économique de la France. Plutôt que de se faire la guerre économique en baissant à tour de rôle le coût du travail ou les impôts payés par les entreprises au nom de nos compétitivités respectives, engageons une politique de coopération économique. Harmonisons nos taux d’imposition sur les facteurs économiques les plus mobiles comme le capital et le bénéfice des entreprises, menons des politiques de recherche et d’innovation commune et coordonnée pour faire advenir les centaines d’innovations dont nous allons avoir besoin pour lutter contre le réchauffement dramatique de la planète. Décidons ensemble de dire que les produits que nous importons devront respecter les normes sociales fondamentales de l’organisation internationale du travail. Aucune multinationale ne peut se passer de nos deux marchés réunis. Aucun État de l’Union ne nous attaquera devant l’O.M.C.. La Chine et l’Inde le feraient-elles ? Rien n’est moins sûr. Car depuis un an, ces deux géants sont confrontés à des tensions sociales internes de plus en plus fortes. Malgré la répression, il n’y a jamais eu autant de grèves en Chine. Ce qui a conduit l’État a expliqué aux multinationales qu’il leur faudrait à terme respecter la législation sur le paiement des heures supplémentaires ou sur le salaire minimum. Multinationales qui ont aussitôt brandi le chantage à la délocalisation... Mais où délocaliser une fois que l’on a quitté les États-Unis et l’Europe pour la Chine et l’Inde ?
On le voit, les temps sont peut-être mûrs pour que, dans l’économie réelle telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, et non dans une économie rêvée succédant à un hypothétique grand soir, des politiques de gauche puissent reprendre la main sur la mondialisation. C’est quand la gauche propose un espoir qu’elle est la meilleure et la plus utile. C’est cette espérance que porte aujourd’hui l’écologie politique.
Pascal Canfin

jeudi 24 mai 2007

Lutte anti-OGM

Un moratoire pour un printemps sans O.G.M.

Après l'Autriche et la Hongrie, l'Allemagne vient à son tour de suspendre sur son territoire l'autorisation de l'unique variété de maïs transgénique cultivée en Europe. L'argumentation développée par le gouvernement porte sur les impacts non maîtrisés des O.G.M. sur la faune et la flore, à la lumière de récentes études scientifiques.
La France ne peut continuer à ignorer cette situation. Et il est grand temps que l'Union européenne prenne acte de la volonté populaire de mettre fin aux cultures transgéniques en instaurant un moratoire global sur toute dissémination d'O.G.M. à l'échelle communautaire.
Pour renforcer la campagne « Un moratoire pour un printemps sans OGM », il est toujours possible de signer la pétition : http://www.moratoireogm.fr/spip.php?article1.

Par ailleurs le Tribunal de Grande instance de Toulouse a rendu son verdict hier dans le procès des « Glaneurs » de Menville (Haute-Garonne). Pierre Labeyrie, conseiller municipal Vert à la ville de Toulouse, Christopher Reeves, militant de la Confédération paysanne, Philippe Bedel, maire de Bax (31), et François Simon, conseiller municipal de Toulouse, y avaient été assignés par la multinationale semencière Pioneer Génétique. Le 4 octobre 2005 , ils s'étaient rendus à la gendarmerie, pour porter plainte contre Pioneer Génétique pour non-respect des protocoles fixés par la loi, et qui imposent la destruction totale des résidus de récoltes pour éviter les risques de contamination. Ils avaient pour preuve porté à la gendarmerie des épis « glanés » après la récolte. Leur plainte fut classée sans suite... La société Pioneer Génétique avait à son tour porté plainte pour pénétration sur un domicile privé sans autorisation, et vol de produits industriels !

Le tribunal a disculpé les « glaneurs », et a imposé à la société Pioneer Génétique le versement d'une indemnité de 1 500 euros pour préjudice à l'égard du conseiller municipal Vert de Toulouse, Pierre Labeyrie, candidat aux élections législatives dans la 1ère circonscription de Haute-Garonne.

À l'issue du jugement Pierre Labeyrie, généticien, a déclaré qu'il continuerait de se battre en citoyen, et, comme il l'a toujours fait, au grand jour, contre la dissémination des O.G.M.. Il a attiré l'attention des citoyens sur les risques de pollution génétiques encourus dans le Grand Sud-Ouest faisant suite à l'autorisation de culture du Maïs Bt délivrée par décret par le gouvernement de Dominique de Villepin. Il a souligné le fait que les parlementaires français n'ont jamais été consultés sur cette question. « Député, la défense de la qualité alimentaire et d'une agriculture propre et rémunératrice guideront mon combat contre les O.G.M. de plein champ et les apprentis sorciers de l'agrochimie. le veau aux hormones a été rejeté, les O.G.M. le seront aussi !».

Pétition pour le service postal

Pour le retrait de la directive postale :

* Pour le maintien et la reconquête du service public égalitaire qui réponde à l’intérêt général, pour toutes et tous et en tout point du territoire français.
*Pour le maintien intégral du monopole de la Poste pour les envois de moins de 50 grammes et le service universel qui comprend la distribution six jours sur sept chez tous les destinataires ainsi que la relève des envois postaux ces mêmes jours.
* Pour le maintien de la péréquation tarifaire sur tout le territoire pour tous les envois postaux, des particuliers, professionnels et grands émetteurs.
* Pour l’ouverture et le maintien de bureaux de poste présentant l’intégralité des services en réponse aux besoins des utilisateurs.
* Pour le maintien du Livret A à la Poste, au service du logement social et de la lutte contre l’exclusion bancaire.

mercredi 23 mai 2007

L'écologie à la mode Juppé

Un Grenelle du mépris

Les Verts s’inquiètent du mépris avec lequel Juppé traite les citoyens et les associations de protection de l’environnement, alors que l’alerte concernant le développement de l’industrie nucléaire est donnée depuis des années, que 60 % de nos concitoyens se disent défavorables à toute nouvelle installation nucléaire et que les associations spécialisées n’ont de cesse de montrer la nécessité d’un moratoire en la matière.
Juppé, qui se dit converti à l'écologie au cours de son exil forcé au Québec, n'en prétend pas moins écouter la société civile avant de mener sa politique environnementale. Mais, dans le même temps et avant toute chose, il explicite sa politique de développement de centrales nucléaires de troisième et de quatrième génération, il assène à tous et à toutes la prétendue incapacité de la France à subsister sans énergie atomique !... Et, bien sûr, il se garde bien d'inviter, et a fortiori d'écouter, le réseau Sortir du nucléaire...
Voilà qui est extrêmement dommageable à plusieurs titres :
* D’abord parce que la toxicité à court et à long terme de la production de l'énergie nucléaire est avérée, particulièrement en terme de gestion du risque, de transports et d’enfouissement des déchets radioactifs.
*Ensuite, parce que le secret défense et le mensonge permanent qui accompagne le nucléaire sont une perpétuelle insulte à la démocratie.
* Enfin, parce que l’économie même que génère cette production énergétique est catastrophique : les études montrent en effet que le prix faramineux qu’un seul réacteur nucléaire représente (3 milliards d’euros pour le dernier) permettrait la création de 10 fois plus d’emplois durables et d’au moins autant d’énergie propre s’il était investi dans le développement d’énergie renouvelable !
Ainsi, si dès aujourd’hui la France ne change pas de politique et ne s’applique pas une logique de "rupture" si bien clamée par Sarkozy, non seulement nous continuerons à être la poubelle de l’Europe, mais notre industrie nucléaire et les emplois qui lui sont liés, faute de reconversion, provoqueront des ravages sociaux à la mesure des fermetures des mines de charbon il y a quelques années, sinistrant à terme des régions comme celle de la Hague ou de Flamanville.
Juppé dispose, dans son grand ministère, de moyens considérables dont Dominique Voynet aurait eu le plus grand besoin. Mais que compte-t-il en faire ? Et, quelle que soit sa sincérité de sa toute récente conversion, que peut-il réellement faire dans un gouvernement au service du Medef et des grands pollueurs de la planète ? Peut-on sérieusement mener une politique écologique sans les écologistes ? Peut-on se réclamer de l'écologie sans remettre en question le nucléaire et son quasi-monopole en matière d'électricité, sans s'attaquer aux causes profondes du mal que sont le productivisme et la course aux profits, sans moratoire sur les O.G.M., sans remise en cause, ni de la politique agricole, ni de la politique de logement, ni de la politique de transports ?
Nous jugerons sur pièce. Mais il y a fort à craindre que cette montagne du grand ministère Juppé n'accouche que d'une écologie à dose homéopathique, simple habillage destiné à redorer la façade de la droite... et à gagner les législatives à la faveur de l'apathie du P.S. !
P. M.

mardi 22 mai 2007

Promesses électorales

Décryptage

Voici un texte de propagande "classique", pourrait-on dire. Pour le décrypter et découvrir ce qui se cache sous les belles promesses - qui n'engagent que les imbéciles qui y croient ! -, il convient de lire le texte à l'envers, en commençant par la dernière ligne et en finissant par la première. C'est décapant !

À l'UMP, nous accomplissons ce que nous promettons.
Seuls les imbéciles peuvent croire que
nous ne lutterons pas contre la corruption.
Parce que, il y a quelque chose de certain pour nous:
L'honnêteté et la transparence sont fondamentales pour atteindre nos idéaux.
Nous démontrons que c'est une grande stupidité de croire que
les mafias continueront à faire partie du gouvernement comme par le passé.
Nous assurons, sans l'ombre d'un doute, que
la justice sociale sera le but principal de notre mandat.
Malgré cela, il y a encore des gens stupides qui s'imaginent que
l'on puisse continuer à gouverner
avec les ruses de la vieille politique.
Quand nous assumerons le pouvoir, nous ferons tout pour que
soit mis fin aux situations privilégiées et au trafic d'influences
nous ne permettrons d'aucune façon que
nos enfants meurent de faim
nous accomplirons nos desseins même si
les réserves économiques se vident complètement
nous exercerons le pouvoir jusqu'à ce que
vous aurez compris qu'à partir de maintenant
nous sommes avec Nicolas Sarkozy, l'homme de "la rupture tranquille".

samedi 19 mai 2007

De l'écologie à bon compte

Juppé écologiste ?

Les Verts regrettent que ce soit la droite qui dessine un large périmètre au ministère de l’environnement, périmètre d’intervention nécessaire. Cet élément notable ne nous fait pas oublier que le gouvernement précédent — en grande partie recyclé dans celui-ci — s’est illustré encore très récemment par de nombreuses mesures anti-écologistes : loi sur l’eau faisant payer les consommateurs plutôt que les pollueurs, décret créant l’EPR, etc....
Les Verts alertent les Français sur le décalage criminel entre l’affichage et les réalisations à propos d’enjeux écologiques majeurs dont l’urgence ne peut souffrir la moindre utilisation politicienne.
Les Verts invitent celles et ceux qui sont sincèrement préoccupés par l’urgence écologique à ne pas se laisser amadouer par de fausses bonnes intentions puisque leurs auteurs ont fait exactement l’inverse depuis 5 ans. Les Verts ne laisseront pas faire ceux qui font courir des risques à la population et à la planète en tentant d’endormir les consciences citoyennes par de belles paroles cyniques.
Cécile Duflot
Secrétaire nationale des Verts

L'État Sarkozy

Le hold-up parfait

Sarkozy est d'autant plus dangereux qu'il se révèle d'une habileté diabolique. Il parvient à surprendre tout le monde en jouant souvent à contre-emploi, il juxtapose les propos les plus contradictoires sans que cela gêne personne, il se permet les affirmations les plus aberrantes ou les plus provocatrices, ou étale cyniquement ses amicales relations avec ses copains milliardaires, sans que sa popularité en souffre le moins du monde. Le P.S. en est tout désarçonné et ne sait comment faire face ni comment organiser la riposte. La composition du gouvernement Fillon apporte une nouvelle confirmation de cette capacité à dépouiller ses adversaires de leurs raisons d'être et à les laisser tout désemparés.
Au cours de sa campagne, Sarko s'était déjà payé le luxe, avec la complicité de sa plume Henri Guaino, de récupérer sans vergogne les icônes de la gauche : Jules Ferry, Jean Jaurès, Léon Blum, et même le jeune communiste Guy Môquet, qui n'en peuvent mais. En constituant un gouvernement à sa botte, il a franchi une étape supplémentaire dans son hold-up parfait :
* D'une part, il a débauché quelques individus connotés "à gauche" et réussi à faire croire à une ouverture politique de première grandeur, lors même que 14 ministres sur 16 font partie de l'U.M.P. Il n'est certes pas le premier à tenter cette manœuvre, avec la complicité de quelques politicards toujours prêts à se vendre au plus offrant. Mais, en 1988, Mitterrand n'avait débauché que quelques seconds couteaux de la droite, au demeurant vite retournés dans leur bercail d'origine. Sarkozy, lui, s'est payé Kouchner qui, malgré son soutien à la busherie irakienne et ses divers reniements, continuait d'avoir une bonne image de marque liée à son très lointain passé de French doctor. Et surtout il a offert à Martin Hirsch, responsable d'Emmaüs, sans lui demander de se renier, un poste de haut commissaire qui tend à faire croire que l'ancien maire de Neuilly et l'apologiste d'une France de propriétaires est soucieux des sans-logis... À quoi on peut ajouter la nomination de deux secrétaires d'État naguère au P.S. : le félon Besson, dûment récompensé pour sa trahison sur le champ de bataille présidentielle, et un ancien conseiller de Jospin, Jouyet, qui venait de plaider pour un rapprochement entre le P.S. et Bayrou...
* D'autre part et surtout, il a piqué à la gauche des thèmes majeurs que le gouvernement Jospin n'avait jamais cru devoir mettre vraiment en musique :
- L'écologie : Juppé, n° 2 du gouvernement, se voit chargé d'un grand ministère où il pourrait avoir les moyens, s'il en avait la volonté, de faire vraiment quelque chose, alors que Jospin n'avait offert à Dominique Voynet qu'un strapontin dépourvu de moyens réels. Bien sûr, tout cela, c'est de la mise en scène, et il ne faut certainement pas s'attendre à des miracles. Mais les félicitations accordées par l'autre Nicolas, Hulot, constituent un label précieux pour l'image de marque de Sarko : alors qu'il était le plus mal noté des candidats par les associations environnementales, le voilà promu défenseur de l'écologie !
- Le féminisme : sur 15 ministres, 7 sont des femmes, soit une quasi-parité, et c'est même une femme qui se retrouve à l'Intérieur : grande première ! Bien sûr, si l'on considère l'ensemble des membres du conseil des ministres, elles ne sont que 7 sur 22, soit moins d'un tiers. Mais l'effet recherché est produit, et les électeurs, les médias aidant, n'en sont pas moins persuadés que la parité a été réalisée pour la première fois dans notre histoire... Symboliquement, l'avancée est considérable, et Jospin, en comparaison, fait bien pâle figure.
- L'intégration : Chirac avait déjà nommé, à des postes subalternes, des secrétaires d'État issus de l'immigration. Sarko fait infiniment mieux : il fait de la toute jeune et brillante Rachida Dati une ministre de la Justice, ce qui lui permet également de miser sur la jeunesse et de prétendre ne récompenser que la compétence : il fait d'une pierre trois coups... Les socialistes n'ont jamais eu ce courage ni cette clairvoyance.
En s'appropriant ainsi les thèmes et valeurs de la gauche, tout en annonçant une politique de droite dure et décomplexée, le bushiste de Neuilly ne laisse aucune place à ses rivaux du P.S., qui ne savent quel angle d'attaque adopter et, abasourdis, se préparent à une Bérézina électorale. Pourtant le danger n'a jamais été aussi grand pour la démocratie et pour les droits et libertés. Car jamais, depuis le Second Empire, on n'aura vu pareille concentration de tous les pouvoirs - politique, médiatique, économique, financier et judiciaire - entre les mains d'un seul homme et de ses affidés. C'est pourquoi il faut tout faire pour limiter les dégâts lors des législatives, voire pour essayer de constituer un contre-pouvoir parlementaire à la toute-puissance présidentielle, pour peu que tous les vrais républicains se décident à faire barrage. Malheureusement on en est loin.
P. M.

mardi 15 mai 2007

Charité bien ordonnée...

À la soupe !...

Le spectacle offert par les politiciens de tous bords n'est vraiment pas réjouissant, par les temps qui courent. Mais du moins est-il édifiant pour les électeurs, qui pourraient peut-être comprendre enfin qu'ils sont toujours les couillons de la farce. À l'U.M.P., où l'on se préparait goulûment à se partager les dépouilles, nombre de futurs déçus de la maigreur (toute relative) de la prise commencent à râler de ne pas voir mieux récompensée leur compérence autoproclamée : les places sont chères et disputées, la lutte fait rage... À l'U.D.F., Bayrou se retrouve quasiment tout seul, abandonné de presque tous ses élus et de ses ex-bras droits, qui l'ont vendu pour les 30 deniers offerts par Sarko. Au P.S., les dagues sont dégainées, les règlements de comptes s'ourdissent dans l'ombre, et, en l'absence de tout projet et de tout programme, c'est le sauve-qui-peut pour sauver quelques meubles : chacun ne songe qu'à sa réélection, sans se soucier un seul instant d'essayer d'organiser la bataille des législatives en vue d'une difficile et improbable victoire. Et, là aussi, les retournements de veste sont légion, tant les appétits sont aiguisés : après Besson, le Judas de la Drôme, c'est maintenant l'ex-French Doctor, girouette en chef, qui, de reniement en apostasie et de Total à Sarko, semble prêt à vendre une nouvelle fois au diable ce qu'il lui reste d'âme, dans l'espoir, non d'un modeste plat de lentilles, mais d'un beau maroquin doré. Quantité d'autres noms circulent : on verra, d'ici deux jours, combien de ces Allègre ou Lauvergeon se sont laissés séduire par les sirènes (et la soupe !) sarkozyennes.
Tout cela ne sent décidément pas bon et ne laisse guère d'espoir de mettre le holà à l'accaparement de l'État par l'U.M.P. sarkozyfiée. Il n'en est que plus satisfaisant de noter que Les Verts, eux, ont eu la dignité ne pas céder aux humiliantes pressions, voire au chantage, de leurs puissants alliés traditionnels du P.S. et d'aller seuls à la bataille électorale, fût-ce au prix de quelques sièges de députés, plutôt que de renier leurs valeurs et le sens de leurs combats. Lourd sera sans doute le sacrifice consenti. Mais du moins ont-ils sauvegardé un peu de l'honneur terni de la gauche.
Reste à espérer que tous ceux qui veulent défendre les libertés et les droits démocratiques menacés par une concentration des pouvoirs sans précédent depuis le Second Empire sauront s'unir, au second tour, pour barrer la route aux godillots de Sarko et aux amis de Bouygues, Lagardère, Seillère et Bolloré. Les seules batailles qu'on est sûr de perdre sont celles qu'on ne mène pas : puissent tous les républicains le comprendre avant qu'il ne soit trop tard !
P. M.

samedi 12 mai 2007

Des pensions pour les "Indigènes" !

Les "Indigènes" et la France bien peu reconnaissante


Lors de la sortie du film Indigènes dans toutes les salles de cinéma du pays, toute la France a pris connaissance de l'histoire et de l'engagement de ces “Indigènes”, « venus des colonies », du Maghreb, d'Afrique Noire, de Madagascar et d'Asie, enrôlés ou engagés volontaires, pour défendre la France, lors de toutes ces guerres successives et meurtrières : 1870 - 1914/1918 - 1939/1945 - la guerre d'Indochine et la dernière, la guerre d'Algérie.
Pour défendre le territoire français, nombre de ces hommes d'honneur ont payé de leur vie leur engagement dans l'armée française. Devant l'urgence, c'est-à-dire la liberté de la France et des Français, ils ont livré bataille et beaucoup d'entre eux sont tombés au “champ d'honneur”. Ils ont cru alors être les égaux des autres combattants comme eux, mais Français de “souche”. Ont-ils pensé un seul instant, ces hommes, que la France, après les avoir envoyés se battre pour elle, réserverait aux survivants un traitement de « défaveur » ? Que cette reconnaissance qu'ils attendaient, serait discriminatoire : “deux poids - deux mesures” ?

Ils avaient un défenseur infatigable, feu l'amiral Sanguinetti, qui eut à cœur, pendant des années, de rayer cette injustice criante et de faire revaloriser la retraite du combattant et les pensions militaires d'invalidité, de tous ces hommes. Aujourd'hui, ils sont âgés, très âgés même, d'au moins 78 ans, affaiblis, invalides, malades, et ils vivent souvent dans des foyers Sonacotra (rebaptisés Adoma), dans des conditions indécentes, sans famille, sans aide (ni financière, ni matérielle). Qui se souvient de la canicule de 2003 et des décès survenus, dans de nombreuses maisons de retraite ? A-t-on pensé à ce moment-là, à ces hommes vivant seuls, dans des chambres de 9 m2, sans aucun confort, l'été dans une chaleur suffocante, l'hiver gelant de froid, obligés de s'occuper d'eux-mêmes, attendant depuis des décennies une régularisation, qui n'est jamais venue, de leurs pensions d'anciens combattants ou de leurs pensions militaires d'invalidité ?

Grâce à l'impact du film Indigènes, il a été décidé que, à compter du 1er janvier 2007, ces "prestations de feu" allaient être entièrement mises au niveau de celles qui sont versées en France pour les 80 000 personnes concernées, dont celles qui ont sollicité nos associations. Mais il n'en a rien été à ce jour ! Ne s'agissait-il donc que d'un effet d'annonce ? Nous demandons donc que ces pensions soient versées, très rapidement. Au crépuscule de leur vie, ce règlement rendra une vie plus décente, à ces valeureux combattants, et leur permettra, s'ils le souhaitent, de rentrer chez eux, pour vivre entourés des leurs les derniers jours de leur existence. À présent, l'urgence est là, ils livrent leur dernier combat pour une vie un peu plus décente et cette reconnaissance serait un geste "humain, fraternel et républicain". Ce serait aussi une forme de reconnaissance pour toutes ces filles et petites-filles, tous ces fils et petits-fils d'anciens combattants, qui sont pour la plupart des citoyens faisant partie intégrante de la France actuelle.

Jamila Delmotte

vendredi 11 mai 2007

Les copains d'abord...

Vers le pouvoir total ?

Les vacances de nabab que Sarko s'est fait offrir par son copain Bolloré n'ont pas fini de faire jaser : au prix de location de l'avion privé et du yacht dudit milliardaire (200 000 euros la semaine rien que pour le yacht...), le petit Bush de Neuilly, s'il avait payé de sa poche, aurait dû verser, en trois jours, la bagatelle d'une centaine de salaires mensuels au SMIC. La France d'en haut se fiche éperdument de la France d'en bas, et elle l'affiche crûment, tous crocs dehors, avec le plus parfait cynisme et une indéracinable bonne conscience. On apprend ce matin que ce modeste cadeau de Bolloré n'est jamais qu'un renvoi d'ascenseur : il a bénéficié de nombreuses commandes publiques ces dernières années, de même que l'entrepreneur de Neuilly, Lasserre, avait au préalable bénéficié de juteuses commandes de la ville où son copain Sarko était seul maître à bord...
Ces gens-là auraient bien tort de se priver : on s'achemine en effet vers une concentration de pouvoirs sans équivalent dans aucun pays un tant soit peu “démocratique” et qui constitue une gravissime menace pour la démocratie. Le pouvoir politique discrétionnaire du nouveau président, qui dispose dorénavant, comme son prédécesseur, d'une totale impunité pendant cinq ans, s'appuie sur un vaste réseau d'accointances et de clientèles qui lui assure une domination tous azimuts et sans partage : le Medef est à ses pieds, industriels et brasseurs d'affaires sont aux anges et se frottent les mains ; les médias sont majoritairement à sa botte, et les autres, les indépendants, ont peur de le démasquer et cèdent facilement aux pressions et menaces en usage dans la Sarkozie, comme on l'a bien vu pendant la campagne ; la “justice” est en ordre de bataille, grâce à des nominations bien ciblées depuis cinq ans ; le Conseil constitutionnel et le CSA idem ; quant à la police, on sait l'usage qu'en a fait l'ex-ministre de l'Intérieur... Il ne reste plus qu'à partager les dépouilles entre copains et coquins de la première heure, ralliés et judas de la 24e, et le tour sera joué.
Cauchemardons un peu. Imaginons un gouvernement Fillon avec Bernard Tapie aux Finances, Éric Besson à la Solidarité, Glucksmann aux Affaires étrangères, Allègre à l'Education Nationale, Forgeard et ses 8,5 milliards d'euros au Travail (ça ne lui ferait pas de mal !), Johnny à la Culture, Mireille Mathieu à la Jeunesse et aux Sports, Bouygues à la Communication, Lagardère à la Défense, Enrico Macias à la Francophonie et Doc Gynéco à la Santé, bien sûr, histoire de ne pas trop le dépayser... Sarko aurait tort de se priver : il a désormais tous les pouvoirs !
Enfin, presque tous. Car il lui reste tout de même une petite formalité à accomplir : remplir la Chambre de ces fameux godillots qui ont fait les beaux jours de notre République, cinquième du nom. Avec la complicité du P.S., où les règlements de comptes sont à l'ordre du jour et qui ne cherche plus, semble-t-il, qu'à limiter la casse électorale et à assurer la réélection de ses députés sortants, ce pourrait en effet être chose vite et bien faite d'ici le 17 juin.
Reste un autre scenario concevable, dont rêve Jean-François Kahn dans Marianne : la constitution d'un Front Républicain de tous les anti-Sarko, qui irait des altermondialistes et écologistes au nouveau Mouvement Démocrate de Bayrou en passant par un P.S. new look. On peut toujours en rêver, de cet accord de désistement réciproque entre toutes les forces républicaines du pays, qui permettrait peut-être de constituer une majorité d'opposition à Sarko et de nous épargner une nouvelle "Chambre introuvable". Mais, pour l'heure, ce n'est qu'une hypothèse d'école, qui semble n'avoir que bien peu de chances de se réaliser, les protagonistes potentiels faisant passer les intérêts de boutique et les querelles d'amour-propre avant toute autre considération.
Les Verts doivent donc, sans illusions, continuer à creuser leur sillon, à développer leurs analyses et leurs propositions, à faire entendre leur petite musique alternative, tout en dénonçant inlassablement les dangers que font peser sur nos droits et libertés un sarkozysme triomphant et une droite dure totalement décomplexée, qui a le vent en poupe. En espérant que les législatives ne les feront pas de nouveau pâtir du désastreux effet prétendument “utile” sur lequel le P.S. a surfé et cyniquement assis sa domination sur l'électorat de gauche.
P. M.

mardi 8 mai 2007

Les affaires sont les affaires...

Alcoa veut fusionner avec Alcan
pour créer un géant mondial de l'aluminium

Et une nouvelle O.P.A. géante dans l'industrie nord-américaine ! Aujourd'hui, c'est le numéro un mondial de l'aluminium, l'américain Alcoa, qui lance une offre à 33 milliards de dollars (soit 24,3 milliards d'euros) sur le numéro deux, le canadien Alcan, très connu en France depuis qu'il a racheté Pechiney Une opération qui, si elle réussissait, bouleverserait la physionomie du secteur mondial de l'aluminium .
Selon les termes de l'offre déposée lundi matin, Alcoa propose aux actionnaires de sa cible 58,60 dollars et 0,4108 action Alcoa par titre Alcan. Une offre qui valorise ce dernier à 73,25 dollars. Ce prix comporte, selon Alcoa, une prime de 32 % sur le cours de clôture moyen d'Alcan durant les trente dernières séances. Alcoa espère pouvoir boucler l'opération d'ici la fin de l'année.

Dans un communiqué, le patron d'Alcoa , Alain Belda, précise que cette offre hostile "fait suite à près de deux années de pourparlers entre nos entreprises concernant diverses possibilités de regroupement, marquées notamment par l'échec de discussions au niveau des conseils d'administration au sujet d'une fusion l'automne dernier. Nous sommes très déçus que nos discussions n'aient pas abouti à une opération négociée, une issue que nous aurions de loin préférée".

En réponse à cette offensive, le groupe canadien a publié un communiqué dans lequel il indique que son conseil d'administration va "étudier la proposition et son incidence éventuelle sur les intérêts des actionnaires d'Alcan et des autres parties prenantes". Dans l'immédiat, Alcan demande à ses actionnaires "d'attendre, avant de prendre une décision quelconque , que le Conseil ait eu la possibilité d'examiner en profondeur l'offre attendue et de formuler une recommandation officielle sur le fondement de l'offre".

Si elle réussissait, cette opération conforterait considérablement la domination du marché mondial de l'aluminium par Alcoa. Les deux groupes combinés disposeraient d'une capacité totale d'alumine de 21,5 millions de tonnes et d'une capacité d'aluminum produit de 7,8 millions de tonnes. Ils prendraient ainsi la première place, et de loin, devant le groupe russe Rusal. Ce dernier, qui est actuellement le premier producteur du monde en termes de volumes, dispose d'une capacité de 11 millions de tonnes d'alumine et de 4 millions de tonnes d'aluminium.

L'offensive d'Alcoa s'inscrit dans un contexte de restructuration accélérée du secteur. Rusal lui même n'a été formé que l'an dernier, lors de la fusion du russe Sual avec le suisse Glencore International. Dans le secteur voisin de la sidérurgie, l'acquisition l'année dernière du groupe paneuropéen Arcelor par Mittal a conforté là aussi la prééminence de ce dernier sur le marché de l'acier.

Dans l'immédiat, l'annonce de ce projet fait bondir le titre de la cible. À la Bourse de New York, l'action Alcan s'envole de 32 % à 80,81 dollars, nettement plus haut que le prix offert par Alcoa, les marchés semblant parier sur une surenchère. Quant à ce dernier, son action est elle aussi recherchée, puisqu'elle gagne 5,8 % dans la matinée, à 37,75 dollars.
Mais quid des emplois ? Les syndicats craignent le pire, notamment à l'usine Péchioney-Aviatubes de Montreuil-Juigné... Car, une fois de plus, ce sont les salariés qui risquent fort de faire les frais des restructurations qui ne servent que les intérêts des actionnaires.

lundi 7 mai 2007

La Belle et la Bête

Lendemain de défaite

La Belle n'a pas réussi à terrasser la Bête, comme nous étions des millions à l'espérer à l'encontre de tous les sondages. Le miracle si ardemment désiré n'a pas eu lieu : nous ne sommes décidément pas dans un conte de fées, et la vie politique, pour tous ceux qui se battent pour un idéal, n'a rien d'un long fleuve tranquille... Dès aujourd'hui il va falloir entrer en résistance !
Le petit Bush français, le Berlusconi de l'ouest parisien, le Kaczynski des beaux quartiers, l'homme lige de l'Empire américain et des néo-conservateurs, des multinationales et du Vatican, est donc devenu le président de notre "République", la si mal nommée, puisque, loin d'être “la chose du peuple”, elle n'est plus que l'apanage d'un clan et des médias à son service, celui du candidat sortant et quasiment officiel et de sa camarilla d'affidés : ses amis du MEDEF et de TF1, Bouygues et Lagardère, Johnny et Tapie, les exilés fiscaux et les affairistes véreux, les vendus et les Judas, les people, la jet set et tutti quanti... Du “beau” monde, en vérité... Et on en prend pour cinq ans ! ! ! Voire plus, si affinités ! ! ! Début, peut-être, d'un long, d'un interminable cauchemar... Pauvre, pauvre France ! Pauvre, pauvre démocratie !
Après l'échec, au premier tour, des écologistes et des altermondialistes, qui nous interpelle au premier chef et qui va inévitablement entraîner des remises en cause et des recompositions, ce nouvel échec du P.S. va l'obliger à s'interroger sur ses objectifs, son programme et ses méthodes. Des clarifications vont être indispensables, des reclassements sont envisageables. En tant qu'alliés du P.S. dans nombre de municipalités et de régions, Les Verts vont aussi avoir à s'interroger sur leur relation avec cet allié par trop dominateur.
À plus court terme, il va falloir mener aux législatives une campagne qui vise, au pire, à limiter les dégâts, en termes de voix et de sièges, au mieux - pourquoi ne pas en rêver un peu ? - à chambouler la donne et à permettre à ceux qui s'opposent à la totale mainmise de l'U.M.P. sur l'appareil d'État de l'emporter et de constituer une nouvelle majorité parlementaire. Mais le principe de réalité oblige à constater que, vu le mode de scrutin majoritaire à deux tours, cela ne peut passer que par un accord de désistement entre la gauche et le centre bayrouiste, non pas la défunte U.D.F., inféodée à Sarko vers qui se sont retournés presque tous ses élus, mais le Mouvement Démocrate qui va naître dans les jours qui viennent et dont les adhérents semblent majoritairement prêts à ce type d'accord. Est-ce pour autant à l'ordre du jour ? Est-ce concevable ? Est-ce souhaitable ? À quelles conditions serait-ce envisageable ? Autant de questions qu'il faudra bien se poser, tant chez Les Verts qu'au P.S.
Au niveau local, nous avons, dans notre immense déception, la (mince) consolation de noter la belle victoire de Ségolène à Angers (5,5 % de mieux que le Naboléon de Neuilly). Dans notre circonscription, la gauche est également majoritaire à Saint-Barthélémy, à Pellouailles, à Soucelles et à Juvardeil. En revanche, mauvaise surprise, elle est minoritaire à Écouflant, qui semblait pourtant inexpugnable.
Il nous appartient de confirmer ces résultats là où ils sont encourageants, de les améliorer là où ils sont décevants. Il serait certes présomptueux d'espérer qu'un député de gauche puisse être élu dans la première circonscription d'Angers-Nord, mais nous devons et pouvons obtenir un score honorable. Aux écologistes de prouver qu'ils ne sont pas inaudibles !
Pierre Michel


Voynet et les leçons à tirer

Un grand bond en arrière

Les électeurs ont fait leur choix ; je le respecte.
L'élection de Nicolas Sarkozy n'est pourtant pas une bonne nouvelle, pour les jeunes des banlieues, assignés à résidence dans leurs quartiers, pour les précaires, sommés de « travailler plus » et, de façon générale, pour les plus modestes, pointés comme les "maillons faibles"d'une compétition sans merci.
Ce n'est pas non plus une bonne nouvelle pour la planète. Le programme de Nicolas Sarkozy, inspiré de la révolution néo-conservatrice à l’américaine, ne se contente pas de faire l’impasse sur le défi écologique. Il nous fait courir le risque de nouveaux retards, de nouveaux dégâts. Pétroliers et marchands d'armes, firmes semencières et majors de l'eau, industries pharmaceutiques et bétonneurs…Tous ont soutenu Nicolas Sarkozy ; tous exigeront les dividendes de leur mise, le droit de déréguler, précariser et polluer, sans entraves !
Nos enfants vivront au milieu du siècle les effets concrets de la crise écologique : le changement climatique, l’épuisement des ressources, l’extinction de bien des espèces vivantes, la fracture nord-sud…
Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre cinq années, pour imaginer ce que seront nos vies demain, pour inventer les solutions qui nous permettront de construire une société plus fraternelle et plus responsable, pour sortir de la société de tous les gaspillages. Et ce n'est pas en revenant à la France d'avant 68 que l'on pourra préparer l'avenir. J'invite les écologistes à ne pas baisser les bras, à l'image des élus Verts, qui se battent dans les villes et les régions, pour des choix qui préparent l’avenir des générations futures.
Les 10 et 17 juin, j’appelle les citoyens à élire les députés Verts sans lesquels l’Assemblée nationale continuera à faire les lois comme si demain devait ressembler à hier.
Le temps viendra vite, où il appartiendra aux Verts, comme à tous les démocrates qui refusent la main-mise d'un seul parti sur la vie politique en France, de tirer les conséquences de l’échec d’aujourd’hui, en termes d'organisation comme en terme de projet.
Loin des clivages artificiels entre une gauche de gouvernement, prompte à se renier quand elle accède au pouvoir, et une gauche radicale, qui refuse soigneusement de se mettre en situation de l'exercer, il nous faudra résister,avec le souci de protéger les plus modestes, qui seront les premières victimes des mesures prises par le nouveau gouvernement ; il nous faudra restaurer les fils du dialogue avec les citoyens, rompus de longue date et jamais véritablement renoués; il nous faudra renouveler notre réflexion en profondeur.
Une seule certitude : Il n'y aura pas de raccourci : pour gagner demain, la gauche - et les écologistes - devront savoir tirer les leçons de leur échec.
Dominique Voynet

vendredi 4 mai 2007

Derniel appel !

DANS QUELQUES HEURES, IL SERA TROP TARD

Peut-on s'abstenir ou voter blanc ou nul dans les circonstances actuelles ?
A-t-on pris en compte la chape de plomb qui va s'abattre sur la société française ?
Veut-on abandonner nos libertés déjà menacées ?
Veut-on revenir à l'ordre moral d'avant mai 1968 ?
Veut-on ne plus recevoir d'information qu'à travers la propagande officielle des amis du Président ?
Veut-on un ministère de l'immigration et de l'identité nationale ?
Veut-on anéantir la créativité culturelle ?
Veut-on remplacer la fraternité par la méfiance et l'exclusion ?
Veut-on accroître la précarité des plus faibles ?
Veut-on la généralisation des O.G.M. ?
Veut-on une "démocratie" qui annonce le vainqueur d'une élection avant même qu'elle ait lieu ?
Veut-on une société policière s'immisçant de plus en plus dans la vie privée des citoyens ?
Veut-on subir le Traité Constitutionnel Européen et sa concurrence absolue ?
Veut-on s'inféoder à George W Bush, à l'OTAN et à l'impérialisme de la politique américaine ?
Veut-on continuer à détruire la planète ?
Bref, veut-on élire (ou laisser élire) à la fois Bush, Le Pen et Berlusconi, à la présidence de la France ?

Dans quelques heures, il sera trop tard...

Susan GEORGE (politologue) et Yannis YOULOUNTAS (philosophe)

ATTAC dénonce le projet néo-libéral de Sarkozy

Sarkozy et les sept piliers du néo-libéralisme

Dans son dernier courriel d'information, du 3 mai, ATTAC décortique le programme économique de Sarkozy. qui "représente un danger pour la société" en renforçant "les sept piliers du néo-libéralisme".

1. Il est pour la guerre permanente et les politiques sécuritaires : il entretient "la peur de tous les citoyens envers les « étrangers », en associant identité nationale et immigration, en assimilant étrangers et délinquants" ; il préconise "une politique ultra-répressive" et une généralisation de "la surveillance de la population par un croisement systématique des fichiers informatiques" ; il "creuse un peu plus la fracture entre les jeunes de banlieue et la société" , en les traitant de « racailles » et en prétendant « kärchériser » leurs quartiers, tout en supprimant la police de proximité au profit des compagnies de CRS.

2. Il méprise la démocratie : en voulant concentrer tous les pouvoirs entre ses mains, en maintenant le recours au 49-3, en envisageant de faire adopter par le parlement le traité constitutionnel européen rejeté par 55 % des Français.

3. Il est pour le formatage des esprits : par le contrôle exercé sur les grands médias et la mise au pas des journalistes récalcitrants, par la mise en scène permanente de sa politique sécuritaire, par l' "utilisation des médias pour instaurer un climat de peur permanente".

4. Il est contre les services publics et pour plus d'inégalités : il ne remplacerait qu'un fonctionnaire sur deux qui partent à la retraite ; il favoriserait l'école confessionnelle au détriment de l'école publique ; il sacrifierait le logement social ; il mettrait "la recherche publique au service des intérêts privés" et privatiserait le service public à l'emploi ; son "bouclier fiscal" ne profiterait qu'aux millionnaires, de même que ses réductions d'impôts, etc.

5. Il s'oppose aux droits des salariés et favorise le pouvoir des actionnaires : il envisage en effet "d'en finir à terme avec le contrat à durée indéterminée (CDI), pour un contrat unique qui permettrait aux patrons de licencier plus facilement" ; il propose "de travailler plus, en généralisant les heures supplémentaires sans cotisations sociales, et de gagner moins, en bloquant le SMIC mensuel à 980 euros nets" ; il souhaite restreindre le droit de grève.

6. Il transformerait la nature en dépotoir et réservoir sans fin : il est partisan des O.G.M., de l'agriculture polluante, du développement des autoroutes, de l'énergie nucléaire, etc.

7. Il est pour le libre-échange et la libre circulation des capitaux : il refuse que l'Europe adopte des règles fiscales et une législation sociale commune, favorisant ainsi le dumping fiscal et le dumping social.

On peut lire la totalité du texte d'ATTAC en cliquant sur :
http://france.attac.org/IMG/pdf/attac_argumentaire_7_piliers.pdf

jeudi 3 mai 2007

Stop à Sarkozy !

Pourquoi est-il important de bloquer Sarkozy ?

Beaucoup de gens de la « gauche de gauche » semblent hésiter à se mobiliser à fond pour faire barrage à Nicolas Sarkozy, ou, à tout le moins, à limiter les dégâts, c’est-à-dire en pratique, à voter et à encourager à voter pour Ségolène Royal.

Je ne peux pas le prouver, mais je suis convaincu que l’immense majorité des progressistes et des amis de la France à l’étranger, de la Russie au Venezuela, en passant par le Moyen-Orient, sont atterrés par cette attitude, et cela pour une raison très simple : ils ont en face d’eux, dans leur pays, une droite qui sait ce qu’elle veut et qui veut Sarkozy. Les gouvernements américains et israéliens veulent Sarkozy. Bien sûr, ils s’accommoderont de Ségolène Royal, mais, si elle gagne, ce ne sera pas leur victoire. La victoire de Sarkozy sera une nouvelle révolution « colorée », après la Serbie, le Liban, l’Ukraine, une victoire obtenue par une manipulation médiatique massive-sur les thèmes de l’insécurité et du déclin. (Sarkozy - Liban : "De combien de temps l’Etat d’Israël a-t-il besoin pour terminer le travail ?")

Il y a trois facteurs qui empêchent la mobilisation contre Sarkozy : une sous-estimation de la dimension symbolique des luttes, une vision essentialiste des partis politiques et une attitude quasi-religieuse vis-à-vis du vote. Commençons par le premier point, qui est le plus important et le plus long à discuter.

En gros, on peut dire que la gauche, lorsqu’elle n’a pas de projet politique autonome, et elle n’en n’a plus depuis le tournant de la rigueur sous Mitterrand en 1983, fait la même politique que la droite, mais en traînant les pieds et avec moins d’éclat. L’inconvénient de la gauche au pouvoir, c’est qu’elle réussit souvent mieux que la droite à museler le mouvement social. C’est pourquoi il est souvent légitime de dire « blanc bonnet et bonnet blanc » lors d’une confrontation gauche-droite et de s’abstenir. Ce serait sans doute le cas si on avait affaire à un affrontement Chirac-Royal, par exemple. Mais, bien que ce soit impossible à prouver, il est probable que, si Gore avait été élu à la place de Bush en 2000, des centaines de milliers d’Irakiens seraient encore vivants, ce qui n’est pas un détail. La question du « blanc bonnet et bonnet blanc » ou du « vote utile » dépend des circonstances, et ne peut pas être tranchée a priori.

Ce qui caractérise Sarkozy, c’est qu’il sort du cadre habituel des politiciens de la 5ème République, comme Le Pen si on veut, sauf qu’il est un Le Pen éligible. Aucun politicien « normal » n’a sa vulgarité (racaille, Kärcher etc.), digne d’un Berlusconi. Aucun politicien « normal » ne fait à ce point allégeance aux États-Unis et à Israël. Aucun politicien « normal » ne parle de Jeanne d’Arc ou du christianisme comme il le fait. Aucun politicien « normal » n’a fondé à ce point sa carrière sur les médias, ainsi que sur l’exploitation des thèmes de la sécurité et du déclin. Il faut aussi comprendre que, si tant de gens de droite le craignent et voudraient l’arrêter (de Chirac à Bayrou), c’est parce que, contrairement à beaucoup de gens de gauche, ils le connaissent personnellement, et qu’en termes d’ambition personnelle et de caractère, il est aussi hors normes. On peut très bien être de droite et hésiter à confier à Sarkozy le feu nucléaire.

Ce qui caractérise aussi Sarkozy, et c’est ici que la lutte se joue au niveau des symboles, c’est qu’il est l’espoir de la réaction au niveau mondial. Les Français, vivant dans un pays capitaliste et « mondialisé », en réalité pas très différent des autres, ne comprennent pas toujours bien comment la France est perçue à l’étranger. Elle y est vue comme le seul pays européen important qui résiste à l’hégémonie culturelle et politique américaine, qui continue à considérer l’égalité comme un idéal, et qui est un bastion de la laïcité. Bien sûr, comme toutes les images, celle-ci est à la fois surfaite et basée sur des réalités historiques. Néanmoins, la victoire de Sarkozy sera vue comme la victoire de la France de la Restauration, de Versailles et de Vichy sur l’autre France, celle de la Révolution, de la Commune et de la Libération, que les bourgeoisies du monde entier détestent.

Bien sûr, Royal ne fera pas une « autre politique », et certainement pas une politique progressiste. Mais c’est elle la candidate de la continuité, et Sarkozy celui du bouleversement (réactionnaire), et c’est bien pour éviter le pire qu’il faut voter Royal. Il faut également situer le problème dans un cadre plus général : celui de la crise du néo-libéralisme au niveau mondial et de l’échec du projet néo-conservateur au Moyen-Orient. Même la banque mondiale ne défend plus le consensus de Washington, et, en Amérique Latine, le rejet populaire du néo-libéralisme est général. Aux États-Unis, les seules questions que l’on se pose, parmi les dirigeants, c’est comment quitter l’Irak sans perdre trop de plumes, arrêter le déclin du dollar et stopper la crise de l’immobilier.

Évidemment, vu que la politique néo-libérale a été verrouillée au niveau européen par le Traité de Maastricht, aucune autre politique n’est possible, à moins de changements bien plus radicaux que ce qu’une élection peut produire. Mais ce qui est important, et qui donne un certain espoir pour l’avenir, c’est que les mouvements populaires en Amérique Latine, le mouvement altermondialiste, et les résistances au Moyen-Orient ont provoqué une crise dans l’offensive pro-capitaliste et pro-impérialiste commencée avec Reagan et Thatcher à la fin des années 70, et à laquelle la gauche européenne (toutes tendances confondues) n’a jamais trouvé de réponse. En France, la droite comme la gauche ont essentiellement suivi un mouvement réactionnaire global, mais sans véritable enthousiasme et certainement sans en prendre l’initiative ou la direction. En France, le seul vrai croyant, le seul analogue français de Reagan, Thatcher, Blair ou Bush, c’est Sarkozy. Il serait paradoxal, et catastrophique pour les luttes dans le reste du monde, que le « modèle » ultra-réactionnaire qui domine le monde depuis près de trente ans, finisse par triompher en France, au moment même où il fait eau partout ailleurs.

Beaucoup de gens invoquent les diverses « trahisons » du parti socialiste (guerre d’Algérie, Mitterrand, guerre du Kosovo) pour ne pas voter Royal. Mais le Parti Socialiste, comme les autres partis et comme d’ailleurs les parlements, est une « caisse d’enregistrement » qui réagit aux mouvements idéologiques et sociaux qui se passent en dehors de lui. Le Parti Socialiste a aussi participé au Front Populaire et à la création de la Sécurité Sociale. Bien sûr, il ne fera rien d’aussi progressiste aujourd’hui, parce que les circonstances ne l’y contraignent pas, mais un vote Royal sans illusions permettrait d’éviter le pire, surtout vis-à-vis de l’étranger, et de continuer à reconstruire un véritable mouvement social, en dehors du PS.

Finalement, il est curieux de remarquer que ce sont souvent ceux qui dénoncent le plus violemment les « illusions du cirque électoral », et qui en tirent argument pour ne pas voter, qui sont en fait les principales victimes de ces illusions. En effet, si la démocratie représentative, combinée à la concentration des moyens d’information entre des mains privées, est effectivement très imparfaite, c’est une raison de plus pour ne pas sacraliser le vote et, par conséquent, pour voter. Il ne faut pas voir le vote comme une délégation (ou abdication) de pouvoir (comme le veut le discours dominant sur la démocratie), mais comme une forme de lutte parmi d’autres, au même titre que signer une pétition ou manifester. Il est parfaitement cohérent de voter pour X demain, comme « moindre mal », et de lutter contre sa politique après-demain.

La « gauche de gauche » doit utiliser le 1er mai pour lancer une gigantesque mobilisation contre Sarkozy, non pas en effrayant les gens par des discours radicaux, comme elle aime tant le faire, mais en expliquant patiemment que sa politique non seulement ne va pas sauver la France, mais, au contraire, va en faire le dernier pays à subir l’expérience amère d’une thérapie de choc et d’un alignement sur Washington qui sont peu à peu rejetés partout ailleurs.

Jean Bricmont

Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique).