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Gilles MAHE: 51 ans Marié, 3 enfants; Psychologue de l'éducation nationale Adjoint au maire d'Angers, chargé de l'environnement, cadre de vie et du suivi de l'agenda 21; Conseiller communautaire d'Angers Loire Métropole, chargé du suivi de l'agenda 21

mercredi 23 mai 2007

L'écologie à la mode Juppé

Un Grenelle du mépris

Les Verts s’inquiètent du mépris avec lequel Juppé traite les citoyens et les associations de protection de l’environnement, alors que l’alerte concernant le développement de l’industrie nucléaire est donnée depuis des années, que 60 % de nos concitoyens se disent défavorables à toute nouvelle installation nucléaire et que les associations spécialisées n’ont de cesse de montrer la nécessité d’un moratoire en la matière.
Juppé, qui se dit converti à l'écologie au cours de son exil forcé au Québec, n'en prétend pas moins écouter la société civile avant de mener sa politique environnementale. Mais, dans le même temps et avant toute chose, il explicite sa politique de développement de centrales nucléaires de troisième et de quatrième génération, il assène à tous et à toutes la prétendue incapacité de la France à subsister sans énergie atomique !... Et, bien sûr, il se garde bien d'inviter, et a fortiori d'écouter, le réseau Sortir du nucléaire...
Voilà qui est extrêmement dommageable à plusieurs titres :
* D’abord parce que la toxicité à court et à long terme de la production de l'énergie nucléaire est avérée, particulièrement en terme de gestion du risque, de transports et d’enfouissement des déchets radioactifs.
*Ensuite, parce que le secret défense et le mensonge permanent qui accompagne le nucléaire sont une perpétuelle insulte à la démocratie.
* Enfin, parce que l’économie même que génère cette production énergétique est catastrophique : les études montrent en effet que le prix faramineux qu’un seul réacteur nucléaire représente (3 milliards d’euros pour le dernier) permettrait la création de 10 fois plus d’emplois durables et d’au moins autant d’énergie propre s’il était investi dans le développement d’énergie renouvelable !
Ainsi, si dès aujourd’hui la France ne change pas de politique et ne s’applique pas une logique de "rupture" si bien clamée par Sarkozy, non seulement nous continuerons à être la poubelle de l’Europe, mais notre industrie nucléaire et les emplois qui lui sont liés, faute de reconversion, provoqueront des ravages sociaux à la mesure des fermetures des mines de charbon il y a quelques années, sinistrant à terme des régions comme celle de la Hague ou de Flamanville.
Juppé dispose, dans son grand ministère, de moyens considérables dont Dominique Voynet aurait eu le plus grand besoin. Mais que compte-t-il en faire ? Et, quelle que soit sa sincérité de sa toute récente conversion, que peut-il réellement faire dans un gouvernement au service du Medef et des grands pollueurs de la planète ? Peut-on sérieusement mener une politique écologique sans les écologistes ? Peut-on se réclamer de l'écologie sans remettre en question le nucléaire et son quasi-monopole en matière d'électricité, sans s'attaquer aux causes profondes du mal que sont le productivisme et la course aux profits, sans moratoire sur les O.G.M., sans remise en cause, ni de la politique agricole, ni de la politique de logement, ni de la politique de transports ?
Nous jugerons sur pièce. Mais il y a fort à craindre que cette montagne du grand ministère Juppé n'accouche que d'une écologie à dose homéopathique, simple habillage destiné à redorer la façade de la droite... et à gagner les législatives à la faveur de l'apathie du P.S. !
P. M.

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