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Gilles MAHE: 51 ans Marié, 3 enfants; Psychologue de l'éducation nationale Adjoint au maire d'Angers, chargé de l'environnement, cadre de vie et du suivi de l'agenda 21; Conseiller communautaire d'Angers Loire Métropole, chargé du suivi de l'agenda 21

mercredi 30 mai 2007

Non aux "franchises" sur les soins !

L'assurance maladie solidaire en danger

Nouvelle ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, dût son image de "gaulliste sociale" en pâtir, sera chargée d'organiser et de mettre en musique les diverses "franchises" promises par le candidat Sarkozy pour le plus grand dommage de la santé publique et des plus pauvres. Il est important d'en dénoncer les dangers et de signer la pétition ci-dessous, que nous avons déjà affichée sur ce blog le 8 avril dernier et qui a déjà recueilli plus de 35000 signatures :

En matière d’assurance maladie l’U.M.P. et Nicolas Sarkozy ont une idée fixe : selon eux, l’augmentation des dépenses de santé, ce serait d’abord et avant tout la faute des patients ! Il faudrait donc les « responsabiliser », c’est-à-dire les pénaliser financièrement, pour « qu’ils consomment moins », ou, au minimum, pour que « la Sécu rembourse de moins en moins ».

Déremboursements incohérents, augmentation du « ticket modérateur » sur des soins courants, généralisation des dépassements tarifaires pour les médecins spécialistes, invention du forfait de 1 € par acte de soins ou de biologie, du forfait de 18 € sur les actes supérieurs à 91 €, l’actuelle majorité a multiplié les atteintes à la prise en charge solidaire des soins. Mais si elle a augmenté le reste à la charge des patients, le déficit de l’assurance maladie n’en a pas été comblé pour autant.

Aujourd’hui Nicolas Sarkozy va plus loin, beaucoup plus loin, en annonçant qu'il mettra en place une « FRANCHISE », c'est-à-dire un seuil annuel de dépenses en dessous duquel l’assurance maladie ne remboursera rien. Rien du tout. "Franchise" qui, pour mieux jouer son rôle de dissuasion de la consommation, ne sera pas remboursable par les assurances complémentaires, au moins dans un premier temps.

Nous, professionnels de santé, acteurs du monde associatif ou médico-social, universitaires, représentants des usagers et/ou usagers du système de santé, dénonçons les RISQUES MAJEURS D’UNE TELLE FRANCHISE :

Franchise = Régression sociale : Dans son principe même, une franchise d’un montant identique pour tous « pèsera » différemment selon les revenus. C’est la fin d’un système d’assurance maladie solidaire dans lequel chacun cotise selon son revenu et qui protège, équitablement, les individus en bonne santé et les malades. On quitte la logique de la solidarité pour celle de l’assurance privée.

Franchise = Menace sur l’accès aux soins des plus modestes : Dans une France où vivent plus de 3 millions de chômeurs et 7 millions de « travailleurs pauvres », 100 € de soins de santé non remboursés, ce n’est pas rien… Et ce sont eux qui seront les premières victimes de la "franchise" si jamais elle voit le jour. La "franchise", c’est la remise en cause de ce progrès social et sanitaire évident qu’avait été la création de la C.M.U..

Franchise = Menace sur l’accès aux soins primaires et la santé publique : Pour les « gros consommateurs », c'est-à-dire les patients atteints de maladies lourdes, il n’y aura pas le choix : il faudra payer. Mais, au-dessus du montant de la franchise, ce sera, sinon gratuit, du moins « comme avant ».

La cible de cette mesure, ce sont surtout les petits ou moyens consommateurs, qu’il faut dissuader de se faire soigner pour des maladies apparemment moins sévères (celles qui, non soignées, peuvent justement s’aggraver) et, bien évidemment, pour les actes de prévention que l’on croit toujours pouvoir « reporter » à plus tard. C'est l'inverse d’une politique cohérente de santé publique.

Franchise = Remise en cause du « tiers payant » : Les professionnels de santé ne pouvant savoir si le montant de la franchise a, ou non, déjà été acquitté, les patients devront systématiquement faire intégralement « l’avance de frais ». Ce qui constituerait un obstacle supplémentaire à l’accès aux soins des plus modestes.

Franchise = Porte ouverte à l’escalade : Nicolas Sarkozy ne s’en est pas caché, cette franchise sera « modulable », c'est-à-dire que, « si les dépenses augmentent et si le déficit augmente, on pourrait augmenter le montant », de sorte que, comme les dépenses augmenteront, inéluctablement, la "franchise" augmentera, non moins inéluctablement, et avec elle augmentera la gravité de ses effets pervers.

Nous refusons l’instauration d’une telle « FRANCHISE», socialement injuste, économiquement inefficace et dangereuse pour la santé publique.
Rejoignez-nous afin d’exiger des candidats à la présidentielle une clarification de leur position face à cette menace inacceptable sur l’accès aux soins en France.

On peut encore signer la pétition en ligne :
http://www.appelcontrelafranchise.org/signer.php.

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