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Gilles MAHE: 51 ans Marié, 3 enfants; Psychologue de l'éducation nationale Adjoint au maire d'Angers, chargé de l'environnement, cadre de vie et du suivi de l'agenda 21; Conseiller communautaire d'Angers Loire Métropole, chargé du suivi de l'agenda 21

vendredi 16 mars 2007

Airbus : l'analyse des Verts des Pays de la Loire

AIRBUS ET AKER

Intervention de Patrick Cotrel, élu Vert, au Conseil Régional des Pays de la Loire, à propos d'Airbus et d'Aker (16 mars 2007) :

Airbus, Alcatel et depuis peu Aker Yards. Notre région est fortement secouée par des restructurations et des mouvements d’actionnariat qui entraînent inquiétude et incompréhension.

Notre pensée se tourne d’abord vers les salariés de ces entreprises à Nantes comme à Saint-Nazaire.

Car il y a quand même des situations paradoxales : d’un côté des carnets de commande pleins et de l’autre côté, des plans de suppressions massives de postes : Airbus annonce un carnet équivalent à 5 années de production et envisage en même temps 10 000 suppressions de postes en Europe dont plus de 4 000 en France. Quant à la construction navale, c’est un carnet de commandes record de 149 navires pour l’ensemble del’entreprise et en même temps l’annonce par le groupe Aker de la vente de 40% de ses actions dans les 17chantiers navals. Un an après la reprise des chantiers de l’Atlantique par le groupe industriel norvégien (reprise quiredonnait une relative confiance), la question qui se pose est bien celle de la stratégie du futur repreneur : d’abord la livraison de bateaux comme l’affirme Jacques Hardelay, l’actuel directeur général de Aker Yards, ou bien une froidelogique purement financière concoctée par tel groupe bancaire ou tel fonds de pension ? En tout cas, les élus Verts réaffirment ici leur entière solidarité aux personnels de ces entreprises. Ils entendent participer activement au soutien de l’ensemble des salariés dont on sait que certains sont plus « exposés » : les salariés des entreprises sous-traitantes et tous ceux qui ont des contrats précaires : CDD, intérimaires, etc

Mais au-delà des sentiments légitimes d’émotion et d’inquiétude, au-delà des nécessaires gestes de solidarité, des questions importantes restent posées :

- Où est, qui fait la politique industrielle de notre pays ?

- Peut-on envisager une politique industrielle sur ces secteurs en dehors du cadre européen ?

- Peut-on envisager une politique industrielle en dehors du cadre de référence du développement
durable ?

- Comment envisager d’autres formes de gouvernance qui rompent avec les schémas du libéralisme sans contrôle et dévastateur pour les emplois et les territoires, et qui vont plus loin que le slogan sans doute illusoire de renationalisation.

Un certain nombre de leçons peuvent être tirées de la crise d’Airbus :

- Il y a d’abord les erreurs faramineuses des dirigeants et actionnaires d’Airbus, sans oublier le scandale des stock-options des principaux dirigeants d’EADS.

- Il y a des responsables politiques qui n’ont pas anticipé les difficultés.

- Il y a les rivalités franco-allemandes compliquées par les luttes au sein du clan français alors même qu’EADS était le fruit d’une volonté de coopération des États français et allemands.

- Il y a le désintérêt affiché par les principaux actionnaires privés que sont Lagardère et Daimler-Chrysler.

- Il y a les difficultés organisationnelles (comme celles du câblage) dans un ensemble complexe constitué de plusieurs partenaires sur plusieurs sites.

- Il y a les effets de la parité euro/dollar….

- Il y a des choix contestables : par exemple n’était-il pas plus cohérent de réaliser l’assemblage de l’A380 à Saint-Nazaire accessible par la mer plutôt que de construire une absurde autoroute à convois vers Toulouse ?

On pourrait continuer la liste … Nous voudrions cependant insister sur deux points :

1) Emploi et développement durable :

Cela fait de nombreux mois que sont annoncés ces chiffres conséquents sur les coûts des retards de livraison de l’A380. Il en est de même du revers pris avec l’A350 dont la première version proposée aux compagnies était beaucoup trop gourmande en carburant.La course à la concurrence, la décision de produire dans la précipitation financière, ont mené à ces revers : l’avenir est aux économies de carburant, même et surtout dans le transport aérien. Tout processus industriel doit intégrer à la fois les intérêts humains et la nécessité de préserver l’irremplaçable écrin de l’humanité, notre planète. S’il s’agit de produire des avions moins énergivores grâce par exemple à l’emploi de matériaux composites, il faut aussi se poser la question d’un type de transport plus écologique. Ainsi, nous pensons que le TGV est mieux adapté sur des distances de moins de 1 000 km.La question de l’emploi ne se résume pas à l’équation « plus d’avions ou plus de voitures = plus d’emplois ».L’emploi, c’est aussi la création d’activités liées à la recherche de produits plus écologiques, c’est encore la diversification des productions qui utilisent le savoir-faire des travailleurs. Nos industries peuvent aussi produire des mâts, des générateurs, des pales pour les éoliennes, des turbines hydrauliques, etc … S’Il ne doit pas y avoir de licenciements secs sur les sites d’Airbus, il faut aussi envisager les solutions qui permettront aux salariés des entreprises sous-traitantes ainsi qu’aux nombreux CDD et intérimaires de ne pas faire les frais du plan POWER 8.

2) Quel rôle peuvent jouer les pouvoirs publics ?

Le poids des politiques ne peut être considéré comme neutre. L’Etat français détient 15% du capital d’EADS et il doit participer à la consolidation de celui-ci. La question peut être aussi posée aux autres États de l’Union européenne.

Dans le domaine aéronautique, les Pays de la Loire ont joué un rôle moteur dans la promotion du pôle sur les composites avec TechnoCampus -EMC2. Les élus Verts ont soutenu cette initiative, nous ne le regrettons pas. De même la Région est dans son rôle pour faciliter la venue de sous -traitants de niveau 1 (Latécoère). Doit-on aller plus loin à l’instar des Länder allemands en participant au capital d’EADS ? La question mérite au moins d’être posée…En effet, nous devons sortir des approches curatives ou le politique est uniquement sollicité pour régler les crises et jouer le rôle de pompier.Il est temps de réfléchir à d’autres formes de gouvernance qui sachent aussi donner la parole à la fois aux représentants du personnel et aux collectivités locales.Enfin, le gouvernement doit relancer la question du fonctionnement du couple franco-allemand et de lapolitique industrielle dont l’Europe a l’obligation de se doter.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

4000 salariés de l’aéronautique sur le carreau ... si c’était une chance : ça représente une savoir faire formidable pour imaginer, concevoir et lancer une nouvelle filière écologique et d’avenir :

Les dirigeables à hélium :

- Le nouveau siècle des dirigeables

- Ce Vert veut nous envoyer en l’air : au conseil général d’Ile-de-France, Jean-Marc Brulé prédit 10 000 emplois dans cette filière.


Bon, le problème c’est qu’il faudrait des sous pour lancer cette nouvelle filière ... 3 milliards d’euros ça serait pas mal ...

(chiffre totalement pris au hasard, toute ressemblance avec un budget de projet nucléaire absurde, type EPR, étant totalement fortuite)