Voter et faire voter Ségolène !

Pas une voix de gauche ne doit manquer à Ségolène !

Comme tous les écologistes et altermondialistes, je n'ai pas en Ségolène Royal une confiance aveugle et absolue, et je reconnais que ses appels aux électeurs de Bayrou n'ont rien de bien emballant, car ils reflètent une incontestable droitisation de l'électorat, dont les 6 candidats de gauche hors P.S. ont fait les frais.

Mais, en même temps, je les comprends, ces appels, et je les approuve, car, pour avoir une chance de gagner, Ségolène doit impérativement récupérer 20 % de voix bayrouistes de plus que Sarko, soit 3,75 % du total des suffrages exprimés du premier tour. Mais il y a une deuxième condition, tout aussi impérative : elle doit aussi faire le plein des voix de gauche du premier tour, conformément à la discipline républicaine, remontant à 1877, qui veut que, au deuxième tour, tous les électeurs républicains fassent bloc derrière le candidat républicain resté en lice.
C'est pourquoi j'approuve aussi l'acceptation, par José Bové, de la mission que Ségolène lui a confiée. Car c'est un mauvais procès que de le soupçonner d' "aller à la soupe", comme un vulgaire Eric Besson, traître de mélodrame, ou comme ces députés U.D.F. qui trouvent la mangeoire sarkozyenne plus appétissante et prometteuse que celle de Bayrou : simplement José Bové a compris, comme Dominique Voynet, comme Olivier Besancenot, comme Marie-George Buffet, et même comme Arlette Laguiller, pour qui c'est une première, les incontournables conditions arithmétiques et politiques d'une défaite du caniche de Bush, et son acceptation vise à rassurer les électeurs de gauche un peu réticents face à la candidate du P.S. et à éviter des abstentions qui seraient politiquement désastreuses.

La priorité, pour tout électeur de gauche en général, et pour tout écologiste et altermondialiste en particulier, c'est en effet de barrer la route à Sarkozy. Quelles que soient nos réserves sur le pacte présidentiel de Ségo, elles ne sont que de bien peu de poids face au danger éminent que représente Sarko : il est donc impératif que pas une voix de gauche ne manque à Ségolène Royal dimanche prochain ! Ce n'est certes pas un hasard si tous les candidats de la gauche de la gauche ont parfaitement compris qu'une victoire du liberticide féal de Bush et ami de Berlusconi et Fini serait un désastre de première importance pour les libertés, pour les travailleurs et pour la planète (voir http://www.dailymotion.com/video/x1sxzw_la-france-dapres). De même les féministes, la L.D.H., ATTAC et Sauver la recherche ont lancé des appels pressants à battre le candidat de la droite dure, lepéno-compatible.

Alors ne faisons pas la fine bouche, ne soyons pas complices de Sarkozy par une abstention contre-productive, et votons sans barguigner pour Ségolène le 6 mai !

Pierre Michel