La Commission européenne contre la bio
Adopté cette semaine par le Conseil des ministres des 27 États européens, le nouveau règlement européen autorisant 0,9 % d'O.G.M. soulève à juste titre une vague de protestations. Après plus d'un an de négociations et malgré l'opposition de la Belgique, de la Grèce, de l'Italie et de la Hongrie, les ministres de l'Agriculture des 27 se sont en effet accordés, le 12 juin, pour que les produits bio portent un label européen et que le seuil de présence accidentelle d'O.G.M. soit fixé à 0,9 %, comme dans l'agriculture traditionnelle. Le Conseil n'a donc pas suivi l'avis des parlementaires européens, qui avaient voté un amendement visant à abaisser ce seuil à 0.1 % pour les produits biologiques.
Les Verts dénoncent ce nouveau règlement. Il s'agit en effet d'une victoire du lobby agro-semencier, qui voudrait supprimer tout droit à ne pas être contaminé et à être indemnisé, alors que le droit des consommateurs de choisir une alimentation sans O.G.M. devrait être considéré comme un droit inaliénable. Or cette nouvelle réglementation ne garantit plus l'absence totale de produits chimiques et d'O.G.M. dans les modes de production des aliments. C'est donc la crédibilité du bio qui est menacée auprès des consommateurs.
Pour Biocoop, réseau de magasins bio en France auquel est rattachée la CABA, ce texte marque le manque de soutien des pouvoirs publics à l'égard de la bio française. Si les ministres concernés, Juppé et Lagarde, n'en prétendent pas moins rester vigilants sur le règlement d'application qui sera négocié dans les prochaines semaines, les professionnels de la bio sont sceptiques sur les possibilités effectives qu'ils auront de tenir cette promesse purement électorale.
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