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Gilles MAHE: 51 ans Marié, 3 enfants; Psychologue de l'éducation nationale Adjoint au maire d'Angers, chargé de l'environnement, cadre de vie et du suivi de l'agenda 21; Conseiller communautaire d'Angers Loire Métropole, chargé du suivi de l'agenda 21

vendredi 15 juin 2007

Une politique de régression sociale

"Qui perd, qui gagne ?", s'interroge Le Nouvel Observateur de cette semaine, à propos des diverses mesures fiscales et "sociales" annoncées par la droite et des coûteux cadeaux non moins fiscaux accordés à la fraction la plus riche de la population. La réponse est parfaitement évidente : qu'il s'agisse du "bouclier fiscal" destiné à protéger les "pauvres" milliardaires et autres exilés fiscaux du genre Johnny Halliday contre la rigueur, toute relative, d'impôts redistributeurs, ou de la défiscalisation des heures supplémentaires destinée à faire travailler plus sans gagner plus, de la réforme des droits de succession - qui permettra la transmission des plus gros patrimoines sans bourse délier -, de la déduction des intérêts des emprunts immobiliers, au profit des accédants à la propriété, ou des franchises médicales promises par Roselyne Bachelot afin, paraît-il, de "responsabiliser les malades" (?), et qui pèseront évidemment plus sur les plus démunis, ce sont toujours les mêmes, c'est-à-dire la moitié la plus pauvre, qui devront payer plus pour enrichir toujours plus la moitié la plus riche. L'augmentation de 5 % de la TVA, l'impôt le plus injuste, ne pourrait que renforcer encore cette tendance forte : même cyniquement baptisée "TVA sociale", par antiphrase, elle pèserait également sur tous les consommateurs, pénalisant une nouvelle fois les petits revenus. Pendant que les PDG de multinationales se font offrir des parachutes dorés de millions d'euros, le SMIC voit son augmentation limitée à 2 %... Sarko s'engage sans complexe dans une politique clairement reaganienne et thatchérienne, celle-là même que préconisent ses bons amis du MEDEF. Et il ne s'agit là que de ses premiers pas... Jusqu'où n'ira-t-il pas ?
Bien sûr, on ne saurait exclure totalement que telle ou telle de ces mesures puisse avoir dans l'avenir un effet un tout petit peu bénéfique sur l'emploi. Mais ce n'est absolument pas garanti, les exemples étrangers donnant lieu à des analyses divergentes, et nombre d'économistes poussent un cri d'alarme sur les inquiétantes conséquences à long terme de l'accroissement du déficit budgétaire. Il n'est pas impossible non plus que des familles modestes désireuses d'accéder à la propriété puissent tirer quelques avantages de la déduction des intérêts des emprunts immobiliers destinée avant tout aux propriétaires les plus aisés, ce qui est un moyen habile de leur faire croire que l'ensemble de la politique fiscale de la droite n'est pas aussi anti-sociale que le dit la gauche.
Mais le fait que telle ou telle catégorie de la population puisse éventuellement bénéficier un peu de telle ou telle mesure ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt. Nous avons affaire à une politique de régression sociale qui s'affiche sans complexes, au nom de la compétitivité et de la mondialisation : que les plus forts et les plus riches continuent d'écraser de plus belle les plus faibles et les plus pauvres ! Et tant pis pour les générations à venir, qui auront à régler la facture...
Face aux très graves menaces qui pèsent sur "le modèle social français", il faut commencer à organiser la résistance, par-delà le 2e tour des élections législatives. Quand Sarko et Fillon entreprendront de mener à bien l'ensemble des mesures annoncées au cours de la campagne présidentielle et que la majorité des Français commencera à comprendre qu'elle a bel et blen été couillonnée et qu'il est trop tard pour rectifier le tir, alors on a des chances de voir se développer des mouvements de contestation ou de révolte en vue de faire reculer Sarko, comme naguère Villepin avec son C.P.E. Déjà, par peur de l'effet produit sur les électeurs par l'annonce imprudente de l'augmentation de la TVA à la veille du 2e tour des élections, Sarko semble esquisser un pas en arrière. Qu'en sera-t-il quand il voudra faire avaler à tous les Français les amères potions qu'il leur a concoctées ?
En attendant, il faut tout faire pour limiter les dégâts électoraux et empêcher que ne se constitue une "Chambre introuvable" de 500 godillots. Une opposition parlementaire est indispensable ! Les Verts ont donc appelé partout à faire barrage aux candidats de droite. C'est particulièrement important dans la circonscription d'Angers-Sud, où Marc Goua a des chances sérieuses de sortir le député sortant.
P. M.

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