BIENVENUE SUR MON BLOG !

Gilles MAHE: 51 ans Marié, 3 enfants; Psychologue de l'éducation nationale Adjoint au maire d'Angers, chargé de l'environnement, cadre de vie et du suivi de l'agenda 21; Conseiller communautaire d'Angers Loire Métropole, chargé du suivi de l'agenda 21

jeudi 15 février 2007

Le scandale de La Poste

Il fut un temps, pas si lointain, où ce qu’on appelait encore les P.T.T. était un service public. C’est un beau mot, « service public », et, quoi qu’on en ait dit pour justifier qu’on le sacrifie sur l’autel du libéralisme à tout coût, il existe aussi en anglais et les anglo-saxons eux-mêmes sont aptes à comprendre ce qu’il recouvre : public service.
Si l’on se réfère à l’étymologie, un service public, c’est une administration qui a pour mission d’être utile et bénéfique au peuple, bref de servir le peuple, ce qui est toujours mieux que de se servir du peuple. Il existe ainsi une petite différence entre une police de proximité qui assure la sécurité des citoyens dans les quartiers, et qui sert donc bien le peuple, et des C.R.S. qui matraquent des manifestants, des grévistes ou des sans-papiers, et qui, ce faisant, se servent du peuple en tant que punching-ball, souffre-douleur ou bouc-émissaire. Il y a là comme une nuance.
Pour en revenir à La Poste et à cet heureux temps qui n’est plus, les P.T.T. rendaient de multiples services au bon peuple, lequel, moyennant une modique participation financière, était sûr que la lettre postée à Paris à 9 h. du matin serait distribuée à Angers à 16 h. le même jour, et le lendemain matin dans un village reculé de la montagne ou au fin fond du Finistère. Il est vrai que cela remonte à 1900 et que, depuis, le progrès, comme on l’appelle, a bien galopé...
Le résultat dudit progrès, nous pouvons le constater tous les jours que la droite fait : les distributions de l’après-midi ont disparu depuis ma lointaine jeunesse ; les bureaux de poste ruraux sont en voie d’extinction inexorable pour crime de non-rentabilité ; on supprime des centres de tri et du personnel, histoire de rentabiliser ce qui est désormais une entreprise comme une autre ; les retards se multiplient (tant pis pour ceux qui attendent impatiemment des lettres ou des chèques), et il n’est pas rare que la bafouille qui, il y a un siècle, mettait 7 heures pour parcourir 300 km, mette aujourd’hui 3, 4 ou 5 jours ; l’usager n’est plus qu’un client qu’il faut faire casquer un max et auquel il est du devoir des préposés de proposer des camelotes à écouler ; on supprime les tarifs économiques les plus intéressants (coliéco, par exemple), pour être bien sût que les clients modestes, ou encore les petits éditeurs et les petites revues, n’en abuseront pas (ah ! mais non !) ; et, au terme de cette évolution mercantile, La Poste se transforme symptomatiquement en « banque postale », tout un programme, où ce qui compte désormais le plus, ce sont les économies des gogos de clients...
Alors, il y en a franchement marre de cette destruction d’un service qui n’a plus rien de public. Et j’espère bien que, si la gauche revient aux affaires, les ministres et députés Verts se battront contre la logique « libérale » et pour le rétablissement de véritables services dignés d’être qualifiés de « publics ».

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci, Gilles Mahé, pour cette analyse, qui fera grandement plaisir à tous les "clients" qui se plaignent des dérives de la Poste.
Mais on pourrait en dire autant pour bien d'autres services "publics".
Courage ! Ce n'est pas la besogne qui manque !
Un vieil "usager" de la Poste

Anonyme a dit…

Le jeune "usager" que je suis partage totalement le point de vue du vieil "usager". Merci à Gilles Mahé de prendre ainsi position sur des problèmes qu'Internet et le courriel n'ont pas fait disparaître : la Poste a encore un avenir !
Un futur vieil usager

Pierre MICHEL a dit…

"Le Monde" du 13 mars consacre au scandale de La Poste un article de Michaëla Bobasch intitulé : "La Poste : lettres et colis arrivent souvent en retard" ; http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-882470,0.html.

On y lit notamment ceci :

"Selon les contrôles mensuels effectués par l'IFOP, qui envoie 20 000 courriers sur l'ensemble du territoire, seulement 81,2 % des lettres affranchies au tarif "rapide" arrivent le lendemain ou le surlendemain de l'expédition. L'objectif est de parvenir à 90 % de courrier à "J+1" en 2010.

Dans l'Hérault, le taux d'acheminement à "J+1" n'est que de 73,2 %, et encore a-t-on gagné 10 points par rapport à 2004", confirme-t-on à la direction de La Poste. Certaines lettres mettent cinq à neuf jours à arriver.

La lettre dite "prioritaire" n'est pas mieux lotie malgré son logo attestant qu'elle a été envoyée la veille ou l'avant-veille. Quant à la lettre recommandée, elle garantit seulement à l'expéditeur qu'elle a bien été remise en mains propres au destinataire."

Tout cela est édifiant !
P. M.