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Gilles MAHE: 51 ans Marié, 3 enfants; Psychologue de l'éducation nationale Adjoint au maire d'Angers, chargé de l'environnement, cadre de vie et du suivi de l'agenda 21; Conseiller communautaire d'Angers Loire Métropole, chargé du suivi de l'agenda 21

vendredi 20 avril 2007

La dernière lettre de Dominique Voynet

Tour d'horizon pas piqué des hannetons
à la veille du 22 avril...

Depuis plus de six mois maintenant, je sillonne la France, en campagne avec les militants Verts. Partout, j’ai été accueillie chaleureusement par des citoyens qui alertent, qui résistent, qui inventent. Qui préparent l’adaptation de la France aux mutations de notre monde. Jamais, dans aucune rencontre, je dis bien aucune, on ne m’a dit que les idées et les pratiques des Verts étaient à côté de la plaque. Car quand on parle de fond, quand on refuse la démagogie, l’intérêt pour la politique reprend le dessus.

Que manque-t-il alors pour qu'un élan se crée ?

Ce ne sont pas les solutions techniques : malgré les retards pris en France, on sait faire de l’écologie, et on est capable d’en faire à grande échelle. On sait faire de la solidarité, on sait faire aussi de la démocratie. Ce qui manque peut-être, c’est la certitude qu’on peut inverser le courant, qu’on peut mettre un coup d’arrêt. La situation écologique est si grave, le désarroi démocratique et l’urgence sociale si grands qu’il faut tout faire pour battre la droite, et qu’il faut pour cela une alliance à gauche, fondée sur un programme clair et des engagements clairs. Mais la nécessité de battre la droite ne doit pas se transformer en panique généralisée. Il n’y a aucun risque de nouveau 21 avril si les électeurs écologistes votent pour la candidate des Verts, si les électeurs socialistes votent pour la candidate socialiste et si les électeurs communistes votent pour la candidate communiste ! Je sais l’incroyable pression des médias, qui organisent cette campagne comme une sorte de grand spectacle à l'américaine. Qui entrera et qui sortira du loft, voilà ce qui fait vendre. Au diable le fond, au diable les idées ! Et pourtant...

Ce que serait une France où les idées des Verts
ne pèseraient qu'1 %, je vais vous le dire.

Ce serait la relance illico du nucléaire, la réalisation de tous les projets anti-écolos qui pullulent partout sur notre territoire : l’incinérateur de Fos, le doublement de l’A7 dans la vallée du Rhône, le creusement de la mine de charbon dans la Nièvre... C'est la capitulation sur les O.G.M., l’accélération en catimini du nucléaire militaire contre lequel nous sommes les seuls à faire clairement campagne... Car ce que nous a appris notre passage au gouvernement de la gauche plurielle, ce n’est pas que les socialistes soient génétiquement plus disposés que d'autres à la trahison, mais qu’ils ont peur comme de leur ombre de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un lobby. Les Verts, eux, heurtent lobbies et groupes de pression. Ils résistent. Ils dérangent. Et l'un des enjeux de cette campagne est de savoir si Les Verts vont continuer, ou non, à déranger. Que croyez vous qu'il se passera le 23 avril, pour l'environnement, pour la protection de la nature et de la biodiversité, pour la réduction des gaspillages d'énergie... si Les Verts, le parti de la candidate la mieux notée de tous par l'Alliance pour la Planète, ne sont plus en situation de peser ? On ne pourra pas se contenter encore longtemps de colmater les brèches, ici ou là, avec les vice présidents et les adjoints Verts dans les régions et dans les villes. La crise écologique nous impose d'agir à plus grande échelle : le temps des expérimentations qui nous sont concédées là où nous pesons est dépassé. Il faut d'urgence écologiser toutes les politiques publiques. Mais comment le faire sans peser au plan national ? Il est des moments, chers amis, où quels que soient les calculs et les craintes, il faut refuser les coups de billards électoraux à quatre bandes, avoir le courage de voter pour ses idées, pour ses propres convictions. Dans cette affaire, nous ne courons après aucun strapontin ministériel. Nous ne servons et nous ne servirons la soupe à personne. Il y a mille autres façons pour un militant écologiste de servir ses idées que de participer à un gouvernement qui ne change pas vraiment les choses.
L’enjeu est clair : vous avez des idées écolos, vous êtes attachés à la résolution des défis écologiques et sociaux qui nous attendent : vous savez qu’on ne peut plus faire de social sans solution écologique et d’écologie sans justice sociale. Vous pensez qu’on ne peut plus attendre et qu’il est déjà bien tard. Vous avez pour cela entre les mains une arme absolue, non violente, optimiste et obstinée : votre bulletin de vote. Ne votez pas contre vous-mêmes, ne vous laissez pas dépouiller de vos convictions par de petits chantages et par de grosses manipulations !

Utilisez cette arme démocratique pour créer la surprise et faire entendre la voix des écologistes le 22 avril !
Dominique Voynet

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le moins qu'on puisse dire, c'est que la surprise n'a pas eu lieu...