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Gilles MAHE: 51 ans Marié, 3 enfants; Psychologue de l'éducation nationale Adjoint au maire d'Angers, chargé de l'environnement, cadre de vie et du suivi de l'agenda 21; Conseiller communautaire d'Angers Loire Métropole, chargé du suivi de l'agenda 21

samedi 12 mai 2007

Des pensions pour les "Indigènes" !

Les "Indigènes" et la France bien peu reconnaissante


Lors de la sortie du film Indigènes dans toutes les salles de cinéma du pays, toute la France a pris connaissance de l'histoire et de l'engagement de ces “Indigènes”, « venus des colonies », du Maghreb, d'Afrique Noire, de Madagascar et d'Asie, enrôlés ou engagés volontaires, pour défendre la France, lors de toutes ces guerres successives et meurtrières : 1870 - 1914/1918 - 1939/1945 - la guerre d'Indochine et la dernière, la guerre d'Algérie.
Pour défendre le territoire français, nombre de ces hommes d'honneur ont payé de leur vie leur engagement dans l'armée française. Devant l'urgence, c'est-à-dire la liberté de la France et des Français, ils ont livré bataille et beaucoup d'entre eux sont tombés au “champ d'honneur”. Ils ont cru alors être les égaux des autres combattants comme eux, mais Français de “souche”. Ont-ils pensé un seul instant, ces hommes, que la France, après les avoir envoyés se battre pour elle, réserverait aux survivants un traitement de « défaveur » ? Que cette reconnaissance qu'ils attendaient, serait discriminatoire : “deux poids - deux mesures” ?

Ils avaient un défenseur infatigable, feu l'amiral Sanguinetti, qui eut à cœur, pendant des années, de rayer cette injustice criante et de faire revaloriser la retraite du combattant et les pensions militaires d'invalidité, de tous ces hommes. Aujourd'hui, ils sont âgés, très âgés même, d'au moins 78 ans, affaiblis, invalides, malades, et ils vivent souvent dans des foyers Sonacotra (rebaptisés Adoma), dans des conditions indécentes, sans famille, sans aide (ni financière, ni matérielle). Qui se souvient de la canicule de 2003 et des décès survenus, dans de nombreuses maisons de retraite ? A-t-on pensé à ce moment-là, à ces hommes vivant seuls, dans des chambres de 9 m2, sans aucun confort, l'été dans une chaleur suffocante, l'hiver gelant de froid, obligés de s'occuper d'eux-mêmes, attendant depuis des décennies une régularisation, qui n'est jamais venue, de leurs pensions d'anciens combattants ou de leurs pensions militaires d'invalidité ?

Grâce à l'impact du film Indigènes, il a été décidé que, à compter du 1er janvier 2007, ces "prestations de feu" allaient être entièrement mises au niveau de celles qui sont versées en France pour les 80 000 personnes concernées, dont celles qui ont sollicité nos associations. Mais il n'en a rien été à ce jour ! Ne s'agissait-il donc que d'un effet d'annonce ? Nous demandons donc que ces pensions soient versées, très rapidement. Au crépuscule de leur vie, ce règlement rendra une vie plus décente, à ces valeureux combattants, et leur permettra, s'ils le souhaitent, de rentrer chez eux, pour vivre entourés des leurs les derniers jours de leur existence. À présent, l'urgence est là, ils livrent leur dernier combat pour une vie un peu plus décente et cette reconnaissance serait un geste "humain, fraternel et républicain". Ce serait aussi une forme de reconnaissance pour toutes ces filles et petites-filles, tous ces fils et petits-fils d'anciens combattants, qui sont pour la plupart des citoyens faisant partie intégrante de la France actuelle.

Jamila Delmotte

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