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Gilles MAHE: 51 ans Marié, 3 enfants; Psychologue de l'éducation nationale Adjoint au maire d'Angers, chargé de l'environnement, cadre de vie et du suivi de l'agenda 21; Conseiller communautaire d'Angers Loire Métropole, chargé du suivi de l'agenda 21

vendredi 11 mai 2007

Les copains d'abord...

Vers le pouvoir total ?

Les vacances de nabab que Sarko s'est fait offrir par son copain Bolloré n'ont pas fini de faire jaser : au prix de location de l'avion privé et du yacht dudit milliardaire (200 000 euros la semaine rien que pour le yacht...), le petit Bush de Neuilly, s'il avait payé de sa poche, aurait dû verser, en trois jours, la bagatelle d'une centaine de salaires mensuels au SMIC. La France d'en haut se fiche éperdument de la France d'en bas, et elle l'affiche crûment, tous crocs dehors, avec le plus parfait cynisme et une indéracinable bonne conscience. On apprend ce matin que ce modeste cadeau de Bolloré n'est jamais qu'un renvoi d'ascenseur : il a bénéficié de nombreuses commandes publiques ces dernières années, de même que l'entrepreneur de Neuilly, Lasserre, avait au préalable bénéficié de juteuses commandes de la ville où son copain Sarko était seul maître à bord...
Ces gens-là auraient bien tort de se priver : on s'achemine en effet vers une concentration de pouvoirs sans équivalent dans aucun pays un tant soit peu “démocratique” et qui constitue une gravissime menace pour la démocratie. Le pouvoir politique discrétionnaire du nouveau président, qui dispose dorénavant, comme son prédécesseur, d'une totale impunité pendant cinq ans, s'appuie sur un vaste réseau d'accointances et de clientèles qui lui assure une domination tous azimuts et sans partage : le Medef est à ses pieds, industriels et brasseurs d'affaires sont aux anges et se frottent les mains ; les médias sont majoritairement à sa botte, et les autres, les indépendants, ont peur de le démasquer et cèdent facilement aux pressions et menaces en usage dans la Sarkozie, comme on l'a bien vu pendant la campagne ; la “justice” est en ordre de bataille, grâce à des nominations bien ciblées depuis cinq ans ; le Conseil constitutionnel et le CSA idem ; quant à la police, on sait l'usage qu'en a fait l'ex-ministre de l'Intérieur... Il ne reste plus qu'à partager les dépouilles entre copains et coquins de la première heure, ralliés et judas de la 24e, et le tour sera joué.
Cauchemardons un peu. Imaginons un gouvernement Fillon avec Bernard Tapie aux Finances, Éric Besson à la Solidarité, Glucksmann aux Affaires étrangères, Allègre à l'Education Nationale, Forgeard et ses 8,5 milliards d'euros au Travail (ça ne lui ferait pas de mal !), Johnny à la Culture, Mireille Mathieu à la Jeunesse et aux Sports, Bouygues à la Communication, Lagardère à la Défense, Enrico Macias à la Francophonie et Doc Gynéco à la Santé, bien sûr, histoire de ne pas trop le dépayser... Sarko aurait tort de se priver : il a désormais tous les pouvoirs !
Enfin, presque tous. Car il lui reste tout de même une petite formalité à accomplir : remplir la Chambre de ces fameux godillots qui ont fait les beaux jours de notre République, cinquième du nom. Avec la complicité du P.S., où les règlements de comptes sont à l'ordre du jour et qui ne cherche plus, semble-t-il, qu'à limiter la casse électorale et à assurer la réélection de ses députés sortants, ce pourrait en effet être chose vite et bien faite d'ici le 17 juin.
Reste un autre scenario concevable, dont rêve Jean-François Kahn dans Marianne : la constitution d'un Front Républicain de tous les anti-Sarko, qui irait des altermondialistes et écologistes au nouveau Mouvement Démocrate de Bayrou en passant par un P.S. new look. On peut toujours en rêver, de cet accord de désistement réciproque entre toutes les forces républicaines du pays, qui permettrait peut-être de constituer une majorité d'opposition à Sarko et de nous épargner une nouvelle "Chambre introuvable". Mais, pour l'heure, ce n'est qu'une hypothèse d'école, qui semble n'avoir que bien peu de chances de se réaliser, les protagonistes potentiels faisant passer les intérêts de boutique et les querelles d'amour-propre avant toute autre considération.
Les Verts doivent donc, sans illusions, continuer à creuser leur sillon, à développer leurs analyses et leurs propositions, à faire entendre leur petite musique alternative, tout en dénonçant inlassablement les dangers que font peser sur nos droits et libertés un sarkozysme triomphant et une droite dure totalement décomplexée, qui a le vent en poupe. En espérant que les législatives ne les feront pas de nouveau pâtir du désastreux effet prétendument “utile” sur lequel le P.S. a surfé et cyniquement assis sa domination sur l'électorat de gauche.
P. M.

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